Rencontre avec David Brunet, à Cappelle-Brouck (2/3) : « Garder la race et le sang, c’est aussi important que d’avoir des résultats sur le moment »

Vice-champion demi-fond France en 2018, champion de France vitesse en 2020, David Brunet nous a ouvert les portes de son vaste colombier à Cappelle-Brouck, près de Dunkerque, pour une série de trois entretiens consacrés à son parcours. Aujourd’hui, pour cette deuxième interview, le colombophile évoque ses meilleurs pigeons et dévoile sa stratégie alimentaire… Si tant est qu’il en ait une !

– Comment s’annonce l’année à venir ?

« Outre le grand fond, je compte me lancer l’année prochaine dans le jeu des femelles. Mon fils, qui a 12 ans, est aussi colombophile. Il s’est lancé dans la vitesse et le demi-fond. Je vais l’assister un peu. D’ailleurs, il se débrouille plutôt bien, même si parfois il est un peu déçu parce que je lui passe devant (rires). »

– Pratiquez-vous le veuvage ?

« Oui, car c’est important de motiver les pigeons. C’est pour moi inconcevable de faire la même chose pendant quatre mois. Le pigeon prend une routine, et comprend très vite qu’il y a un truc. Par exemple, le samedi, ou la veille d’un concours, je les lâche à quelques kilomètres du pigeonnier. »

– Avec quels produits composez-vous votre alimentation ?

« Je donne notamment du Versele-Laga. Globalement, j’évite les mélanges trop riches. Il faut du léger en début de semaine, et du lourd à l’approche des concours. Ici, je ne rationne pas, et je ne nourris pas au casier. Lorsqu’on arrive en fin de saison, j’achète un mélange mue. Ou du grain Bonduelle dès l’hiver, qui a l’avantage d’être moins cher que le Versele-Laga. Selon moi, il y a un régime alimentaire spécifique à la saison. En temps d’élevage, on peut donner du standard, mais il faudra forcément du dépuratif en saison jusqu’au mercredi soir, environ, pour passer progressivement au sport. Je donne beaucoup de thé et de l’ail aussi, pour maintenir les pigeons en santé. C’est d’ailleurs mon premier critère, bien avant les performances. Je regarde notamment la qualité de la plume. Un pigeon en bonne santé est un pigeon assez compact. »

– Comment se passent les entraînements ?

« Environ trois semaines avant les compétitions, je commence par des vols de deux kilomètres, ensuite je vais à Saint-Omer, trois à quatre fois au même endroit, de sorte à ce que les pigeons prennent leur ligne de vol et qu’ils soient le plus direct possible. C’est comme cela que je leur apprends le métier : en répétant plusieurs fois l’entraînement, pour notamment faire comprendre qu’au retour il y a la femelle qui attend. »

– Quels sont vos meilleurs pigeons ?

« Le Turbo 624, dont j’ai hérité cette année. Il a fait plus de dix premiers prix de groupements. Mon Mustang aussi, même s’il est à l’élevage depuis trois ans. D’ailleurs, cette année, je fais As pigeon avec un de ses fils, le 707 2017. J’ai aussi deux fils du Turbo qui sont excellents. Garder la race et le sang, c’est aussi important que d’avoir des résultats sur le moment. Sinon, on est toujours en train d’acheter à droite à gauche. Il faut un peu de chance aussi dans les accouplements. »

PROPOS RECUEILLIS PAR DAVID SAGOT

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