Ce lundi d’octobre 2017 matin j’ai pris la route pour la Belgique.
L’hiver dernier, j’avais acheté des bons pour pigeonneaux et depuis je n’avais pas eu le temps d’aller les chercher. À ce propos, je comprends parfaitement les amateurs qui ne proposent plus de bons pour les ventes d’hiver car si tous les acheteurs sont comme moi ça crée une gestion scabreuse pour le donateur. 10 bons donnés… pas de nouvelles pendant des mois, j’abandonne ! C’est bien compréhensible. Si à la gestion d’une colonie d’une vie professionnelle et familiale il faut s’embêter avec des amateurs tels que moi qui ne se manifestent pas…
Bref l’hiver dernier j’avais acquis un certain nombre de bons au profit de sociétés, d’associations, de bonnes œuvres et jusqu’à aujourd’hui je ne m’en étais pas préoccupé. À ceux qui se reconnaîtront je présente mes plus plates excuses.
J’ai donc décidé de réparer en partie cette faute aujourd’hui. Évidemment j’étais resté en contact avec les donateurs qui m’ont bluffé par leur fair-play. Plusieurs mois de « bonjour je suis confus mais n’ai pas pu venir depuis que j’ai acheté ce bon chez vous » et de « pas de problème, dites-moi quand vous venez »… sans agacement, gentiment, ouvert, accueillant. Vraiment surprenant, tellement différent de ce que je vis au quotidien d’énervement, d’agacement et d’hyper exigence. En bref très agréable.
Ce fameux lundi, j’avais rendez-vous à 9h30 avec Luc de Laere d’Anzegem. Je me gare devant une ferme en pleine campagne. Pas de colombier en vue ! Luc m’accueille gentiment en s’excusant de son français hésitant. Je le mets à l’aise car je ne parle pas un mot de flamand, lui propose mon anglais scolaire, nous convenons finalement de discuter dans la langue de Molière.
Luc est un excellent joueur. Notamment en jeune, discipline qu’il ne plébiscite pas particulièrement. Il est presque gêné quand je lui demande si il a une idée de la raison de cette époustouflante réussite. Il hausse les épaules, rougit légèrement et me dit : « aucune idée je ne fais rien de particulier, mais jeunes sont tous ensemble dans le même colombier, les sexes mélangés, pas de porte coulissante. Pour retarder la mue j’obscurcis jusqu’à juin puis programme lumineux matin et soir et c’est tout. Certains couples se sont formés, certains ont couvé, eut des jeunes… je n’ai rien fait de plus, j’ai tout mis en panier toutes les semaines, je ne comprends pas ! » « J’ai eu de la chance ».
Il a raison Luc, la chance contribue à la réussite dans notre activité, mais nous savons tous également ce qu’il faut comme abnégation et travail pour parfois juste se classer honorablement.
Un exemple de résultat en jeune : Orléans du 18 août 3398 jeunes, Luc enloge 44 jeunes et fait les cinq premiers prix le 7, le 11 et le 12. Énorme ! 19 dans 1/10 et 27 prix.
Je lui redemande si dans les dernières années il a modifié quelque chose. À nouveau l’air préoccupé il admet avoir tout misé sur la lignée de son Tieke 07. Il admet car il reconnaît ne pas l’avoir fait pendant longtemps privilégiant des pigeons de l’extérieur. Pourquoi ? Car il lui trouvait physiquement des défauts notamment une fourche trop ouverte… nous y voilà un préjugé lié à l’apparence personne n’échappe à cela !
Il a donc concentré son élevage autour du Tieke 07 et me dit qu’aujourd’hui ses pigeons ont dans leur pedigree jusqu’à cinq fois ce reproducteur. Il vante les qualités de cette lignée dont il dit que de 80 à 700 km et quel que soit le temps les Tieke plongent vers leur trappe.
Sympa, pas bégueule, humble : la classe. Bravo pour cette année Luc et merci pour ton accueil !
Je dois à regret quitter Luc car j’ai rendez-vous à 11 heures chez Joost De Smeyter une autre de mes cibles l’hiver dernier Joost De Smeyter, rien que ça ! Un des tops performers internationaux de l’époque contemporaine.
(A suivre)
Team FL