Nourrir pendant la Mue : Quoi, Quand, Comment (Partie 2)

S’il y a une période de l’année où nos pigeons doivent être soutenus, c’est bien la période de la mue. Après une saison de vol compliquée et un élevage tardif pour combler les manques au colombier ou pour satisfaire les demandes, notre capital est sollicité au maximum. Souvent, le sevrage des jeunes combiné à des journées qui raccourcissent rapidement conduit à une perte massive des plumes de couverture, mettant à l’épreuve un organisme déjà éprouvé.

illustration

Personnellement, je ne m’engage plus dans l’élevage tardif pour être tout à fait honnête. Vu mon grand âge (rires), je ne réaccouple même plus. Je retire ce qui doit l’être et je lâche autant de jeunes mâles qu’il y a de places libres. Évidemment, cette rotation peut agacer les colombophiles les plus organisés. Détendez-vous, c’est les vacances !

Revenons à nos pigeons qui muent. L’alimentation à base de graines est carencée. Même le mélange le plus varié ne fournira pas les quantités nécessaires de nutriments, et encore moins les vitamines, les acides aminés, les minéraux et les oligo-éléments nécessaires à un renouvellement optimal des plumes. Même les meilleures graines ne sont pas assez riches en nutriments.

Certes, il y aura toujours une chute et un renouvellement de plumes, mais la qualité du plumage est cruciale pour les pigeons voyageurs. La qualité du plumage de type pigeon ramier n’est pas idéale, même si l’on observe que malgré une alimentation peu variée et parfois aléatoire en termes de quantité et de fréquence, les plumes ne présentent pas spécialement de défauts de « structure » tels que des marques sur la hampe, qui traduiraient un stress, une maladie ou des carences, ou un effort extrême (pendant la saison de jeu).

illustration

La base : l’optimisation hépatique

Il était une fois, dans la ville de Foix, une marchande de foie qui vendait du foie. Elle se dit « ma foi »… blablabla. Après cette introduction de Georges Perec (normalement) qui a marqué voire traumatisé tous les écoliers de France et de Navarre, vous l’aurez compris, nous allons parler du foie.

Au risque de frôler le calembour douteux, « le foie, je le sers à toutes les sauces », mais je préfère la vinaigre balsamique-crème. Blague à part, le foie est la clef de voûte du métabolisme nutritionnel et doit être au centre de vos préoccupations, toute l’année bien sûr, mais plus encore pendant la mue. Comme évoqué précédemment, le régime de mue est extrêmement gras. Ceci peut rapidement devenir problématique car un foie engorgé fonctionne mal. Si cela persiste, les conséquences peuvent devenir vraiment désastreuses.

Les premiers signes seront une perte d’appétit. Le pigeon, pour sa propre sauvegarde, entre en mode diète, réduisant ou arrêtant partiellement son alimentation, ce qui peut parfois permettre une remise en route de la fonction hépatique. Bien sûr, un manque de vitalité sera visible. Les pigeons seront tristes et léthargiques en raison de l’accumulation de toxines. On observera alors deux indices visibles, aussi évidents qu’un nez au milieu du visage, qui doivent vous alerter : une détérioration de la qualité des fientes et les classiques « chairs bleues ».

Pour prévenir ces problèmes ou les endiguer, les tisanes et autres plantes détoxifiantes sont vos premiers alliés, et comme dit l’adage, « mieux vaut prévenir que guérir ». C’est pour cette raison que je donne une cure de MAPP Epatodraine (7 à 10 jours) au début de la grande mue. De même, un entretien bi-mensuel, voire hebdomadaire (pendant 3 jours), en fonction de la cadence et du volume de la chute des plumes, est recommandé.

Les vitamines et les acides aminés

Il s’agit d’un vaste sujet où tout le monde a son avis, ou plutôt ses habitudes. Je suis un fervent partisan des vitamines et des acides aminés, mais pas n’importe quand, ni n’importe quoi, ni n’importe comment.

Pour couvrir ces besoins, je distribue MAPP Vitality trois jours par semaine ou deux fois deux jours, en fonction des besoins à l’instant T. Plutôt que de vous submerger de jargon technique hermétique, seulement pour impressionner, et après vous avoir ouvert l’appétit avec un foie de veau à la crème et du vinaigre balsamique (désolé pour les véganes, mais cela me permet peut être d’entre ouvrir une porte pour un prochaine article), restons à table. Permettez-moi cette métaphore culinaire pour étayer ma thèse : les vitamines et les acides aminés sont ni plus ni moins que le couteau et la fourchette du pigeon !

Imaginez-vous devant une superbe entrecôte avec seulement un de ces deux ustensiles, ou pire, sans aucun des deux ? Une situation compliquée, n’est-ce pas ?

Je vous laisse digérer tout cela. J’espère avoir aiguisé votre appétit…pour la suite !

A la semaine prochaine !

 

Margris Alexandre

margris-pigeon@hotmail.com

Nous vous recommandons aussi