Nourrir pendant la mue : quoi ? Quand ? Comment ? (4e partie)

Après l’énumération soporifique des vitamines et acides aminés, voici concrètement une source non négligeable et peu onéreuse… la merveilleuse levure de bière. C’est certainement le COMPLÉMENT alimentaire le plus utilisé en colombophilie. Abordable et facile à utiliser, la levure de bière est une mine d’or, toute l’année, mais aussi particulièrement pendant la mue.

Illustration

 

Cette levure, de son vrai nom Saccharomyces cerevisiae, présente de multiples propriétés, ce qui en fait à mon sens un super aliment :

  • Elle est riche en protéines, la levure de bière contient de 35 à 45 % de protéines en moyenne. Celles-ci sont de bonne qualité et ont surtout la particularité d’être très digestes et facilement assimilables, ne produisant que peu de déchets.
  • Elle offre la panoplie des vitamines du Groupe B qui jouent un rôle capital dans le métabolisme.
  • C’est une source de minéraux tels que le zinc, le fer, le sélénium, le phosphore, le potassium et le magnésium.
  • Elle est très riche en acides aminés essentiels et non essentiels.
  • La levure de bière est légèrement dépurative, un atout non négligeable en période de mue pour une élimination en douceur des toxines de l’organisme.
Levure de bière sèche sur le grain humidifié

Faux !

Désolé, mais… je dois casser deux mythes. La croyance fait souvent dire au colombophile que levure de bière liquide équivaut à levure de bière vivante. C’est FAUX ! Liquide ou déshydratée en poudre, la levure de bière que nous utilisons est totalement inerte. Elle est pasteurisée (chauffée) afin d’éliminer les micro-organismes pathogènes tout en conservant ses qualités nutritives. Attention toutefois, il existe de la levure vivante. Intéressez-vous de près à l’étiquette et vous saurez la vérité. Toute utilisation et conservation sont beaucoup plus fastidieuses.

On entend assez souvent, je l’ai d’ailleurs cru moi aussi avant de me « rencarder », le Saccharomyces cerevisiae n’est PAS un probiotique. Il y a bien une souche de cette levure, le Saccharomyces cerevisiae boulardi, mais cette souche n’est pas utilisée pour nos chers pigeons. Sauf peut-être dans des probiotiques, mais je ne peux l’affirmer, je ne me suis jamais intéressé à la question.

Attention, danger !

Ce n’est pas du plutonium non plus, mais il est important de cadrer certaines choses pour que la levure de bière « reste toujours un plaisir » (rire, merci Peugeot). Soyez généreux, humidifiez votre kilo de graines, mettez suffisamment de levure afin que les grains soient recouverts et ne collent plus. Ainsi, vous évitez de ramasser les poussières qui traînent (toujours) au colombier.

Faites attention aux champignons, des moisissures peuvent rapidement se développer sur la levure de bière lorsque les conditions sont réunies. Ainsi, pour réduire le risque :

  • Évitez la distribution de levure de bière par temps humide et lourd.
  • Préparez la juste quantité afin qu’il n’y ait pas de reste.
  • Ne préparez pas la ration trop longtemps à l’avance. Pour moi, le temps de séchage qui est recommandé ne présente pas de réel intérêt.
  • Éliminez toujours les restes de levure dans vos mangeoires.

Le danger de ces moisissures est qu’elles contaminent le jabot des pigeons, ce qui est néfaste pour leur bonne santé. Elles déséquilibrent la flore du jabot et la flore intestinale. Parmi les symptômes, on observe une chute d’appétit, des pigeons tristes, faibles, des diarrhées avec un amaigrissement, les levures empêchant une absorption normale des nutriments.

Cela ne coûte rien d’adopter les bonnes pratiques. Même si elles s’éliminent assez facilement dans la plupart des cas, soyez vigilant. Encore une fois, il vaut mieux prévenir que guérir.

« Si vis pacem, para bellum. »

À la semaine prochaine ! »

Alexandre Margris

 

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