La société l’Eclaireur fête ses 100 ans en 2023

Dimanche, salle Crinon, à Oye-Plage, la société l’éclaireur organisait une journée festive pour marquer son entrée dans sa centième année d’existence. Le temps pour nous de faire de belles rencontres.

Nous sommes accueilli ce dimanche par Bruno Mouchon, grand colombophile qui finit premier Nord pas de Calais, en mai 2020 sur Roullet Saint Estèphe. Celui qui pratique la colombophilie comme thérapie et toujours avec sa femme, appartient à la société l’Eclaireur qui fête ses 100 ans cette année.   Créée le 17 juillet 1923, la société l’éclaireur de Oye-Plage a pour présidente. Pierrette Lemaire,  depuis un an. « Nous avons très peu d’archives sur notre société mais nous tenions à marquer l’événement. Nous comptons 12 licenciés  » explique la présidente. Pour l’occasion, le musée du pigeon de Berck expose des documents et du matériel illustrant le rôle important joué par les pigeons lors du premier et deuxième conflit mondial. On découvre sur une affiche ces pigeonniers installés dans des camions que les pigeons rejoignaient aisément quel que soit l’endroit où le véhicule les attendait. Plus loin, des paniers pour transporter les pigeons, sur son dos ou encore une nasse pour les parachuter.

nasse pour parachuter les pigeons sur le front en 1914 

Nous continuons le tour de la salle et nous rencontrons Ludovic Delauttre, colombophile depuis toujours. Ludovic et sa femme Hélène, passionnés, exposent une collection d’une quarantaine de constateurs.

Ludovic Delauttre et sa collection de constateurs

Le plus vieux date de 1898 et appartenait à l’arrière arrière grand père de Ludovic. « Ils fonctionnent tous je les ai réparés. C’est de l’horlogerie pour certains » explique Ludovic. Dans la famille, six générations de colombophiles.

Les constateurs, c’est de l’horlogerie

Ludovic a déjà brillé, en 2013, il fait premier Nord pas de Calais à Saint Vincent. Ce jour là il est 4éme national et 6éme international. En 2016, il fait à nouveau un premier Nord pas de Calais sur Agen. Son pigeon gagnant sur Agen, Ludovic l’expose dans la salle avec bien d’autres champions.

Le 136593 de 2011 premier sur Agen de Ludovic Delauttre en 2016

Une autre rencontre sur ce salon, Jean Paul Imbert. On pourrait écouter Jean Paul nous parler des pigeons et de sa vision de la colombophilie pendant des heures. Ce passionné joue avec le Télégraphe de Sangatte Blériot et il est à la tête d’une colonie de 35 pigeons. « Je ne veux pas beaucoup de pigeons mais des pigeons de qualité. Je ne joue que les inter »explique Jean Paul. Chez lui aussi, plusieurs générations de colombophiles. En 2016, Jean Paul fait premier national, en femelle, sur Agen avec Pierre Thorel. Il arrête la compétition quelques années, se sépare de ses pigeons et y revient en 2020. « J’ai fait construire et j’ai installé un petit pigeonnier de 1m80 sur 3m dans mon jardin. Mes pigeons ont pour origine Verweig de Haem (un néerlandais, 80% de ma colonie), Demaret Grégory (un belge 10% de ma colonie) et Jessy Legrand (un français, 10% de ma colonie). « En 1996, Jean Paul passe le concours jeunes colombophiles. Il termine premier à Oye Plage et 6éme en national. « Je ne joue pas tous les week-ends, c’est la famille d’abord. En ce moment ils sortent le midi pas le droit de les entrainer avec la grippe aviaire mais ce n’est pas un soucis. Ce sont des sportifs ils se ressourcent » ajoute Jean Paul. Jean Paul a pris la décision de faire tester ses pigeons d’un an en Pologne. « On prélève quelques plumes et on envoie cela à l’université moléculaire en Pologne où ils recherchent l’ADN facteur de performance des pigeons. J’ai appris cela en Bretagne avec des vaches. C’est la génomique. Certains pigeons ont par exemple le gène qui leur permet de transformer l’acide lactique en sucre et donc de mieux tenir l’effort. Après avoir fait tester mes pigeons, j’ai gardé les 15% qui avaient de bons gènes. Ce sont les gènes de l’orientation et de la magnétoréception » explique Jean Paul, qui espère pouvoir mettre des pigeons dans des compétions mondiales, d’ici deux ans.

Jean-aul Imbert
Tout est dans les plumes répète Jean-Paul Imbert

Dernière rencontre sur ce salon celle de Robert Ben, vainqueur sur Barcelone par deux fois : en 2008 en national et en 2021 au niveau international. Robert nous confie « il est bien dommage que ce genre de rencontres ne se fassent plus car elles mettent en avant la colombophilie. Le covid a fait du tort ».

Sylvie Demilly (clp)

 

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