Michel Hennebel, « le roi d’Albert » spécialiste de la vitesse, est décédé.

En juin 2020, nous avions rencontré un vrai personnage du monde colombophile, Michel Hennebel.

C’est avec tristesse que nous avons appris son décès en novembre dernier. En hommage posthume nous republions l’article qu’avait réalisé Sylvie, qui était revenue enchantée de cette rencontre.

Nos condoléances à la famille.

L’équipe de Pigeon-Master

 

Le concours de Roye, dimanche 6 juin  a rassemblé 23 colombophiles amateurs. A 6h30, 343 vieux pigeons sont lâchés de la commune picarde. Le pigeon de Michel Hennebel rentre le premier au colombier. Rencontre avec ce passionné qui affiche au compteur plus de 70 ans de colombophilie.

C’est en juillet 1949 que Michel Hennebel se lance dans la colombophilie sous l’impulsion d’un de ces voisins. « A  l’époque mon père avait quelques pigeons domestiques que j’ai remplacés par des pigeons voyageurs » Michel a 14 ans et habite Malo les Bains. Il commence les concours en 1951. « On ne met à la compétition que 6 à 9 pigeons pas plus ». Encore aujourd’hui Michel possède une petite colonie de 70 pigeons et ne joue que 10 pigeons maximum dans un concours.

Pour son premier concours, il remporte un vélo. « Juste après la guerre, il existait des constateurs pour plusieurs colombophiles car le matériel coûtait cher. On pouvait constater sur les grands appareils jusqu’à 35 pigeons à la fois » explique Michel Hennebel.  Il y avait les ouvriers colombophiles et les patrons qui bien souvent avaient du personnel qui s’occupait des pigeons. « Edouard Roussel, sénateur maire de Roubaix m’a offert des œufs et m’a demandé de donner la pièce à son soigneur » raconte Michel.

Arrive le temps du service militaire : Michel passe son diplôme militaire colombophile et part en Algérie avec le 45ème de transmission. Il visite alors les colombiers militaires à Maison-Carrée à côté d’Alger. Vingt-sept mois de service militaire et seulement trois semaines de permission pendant lesquelles, il va s’occuper de ses pigeons et jouait brillamment au concours. Arrive l’heure où Michel et sa femme font bâtir à Coudekerque Branche. « On transfère les pigeons de Malo à chez nous. Je deviens président de la société très vite car le président décède. Je le serais pendant 25 ans. J’ai été secrétaire et trésorier du sous groupement aussi ».

Michel est surnommé le « Roi d’Albert » car il est un spécialiste de la vitesse « Je ne veux pas faire souffrir mes pigeons. J’ai des cracks que je ne veux pas perdre. Quand j’ai un bon pigeon, je le protège et j’ai de la reconnaissance pour lui. » Pas de grande lignée chez lui, Michel a sa propre race. Il achète les pigeons dans les ventes de sa société : « j’ai des pigeons qui viennent de chez Bohn, Brunet ou Caudmont aussi. Je n’en vends pas mais j’en donne pour la vente de la société ».

On écouterait Michel parler pendant des heures. Les pigeons c’est sa passion, d’ailleurs il s’amuse à dire que les pigeons faisaient partis du contrat de mariage. Sa femme l’aide aussi dans cette tâche. D’ailleurs le jour de la fête des mères, il l’a enfermée dans le pigeonnier : « je lui ai demandé de donner une cuillère de grains aux pigeons et je suis partie au dépouillement et j’ai machinalement fermé la porte du pigeonnier ».

Michel regrette l’évolution de la colombophilie. Pour lui un constateur à main « On attrape son pigeon pour le constater. Il y a un contact. Avec l’électronique on perd le contact » Michel ne tue pas ses meilleurs pigeons, il les garde jusqu’à leur mort et les enterre au pied du pigeonnier. C’est là qu’est enterré son As pigeon qui malgré les soins prodigués est mort d’une gangrène dans la patte. » Dimanche le 349502/ 17 a remporté le concours de Roye. Il arrive premier sur les 343 vieux pigeons lâchés.

 

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