Joël Thorel, le grand-fond comme principal objectif

C’est à Gonnehem, non loin de Béthune dans le Pas-de-Calais  que Joël passe une retraite paisible dans sa maison bâtie sur un grand terrain. De sa sa terrasse il peut contempler tranquillement les colombiers et les grandes volières.

Joël Thorel, champion de France CIF 2018, troisième à la coupe d’Europe 2018 de la Colombe joyeuse

 

Joêl Thorel,  président  de la sympathique société la « Mosaïque de Gonnehem » a toujours habité le village, et c’est à l’âge de 17 ans (en 1971),  qu’il a commencé la colombophilie avec son grand-père :  « tous mes ascendants étaient colombophiles sauf mon père » nous explique-t’il et continue en disant « moi je suis un passionné, un passionné de grand-fond, tous les concours auxquels je participe avant c’est de la préparation, je regarde surtout comment sont les pigeons à leur retour« 

Joël, troisième à la coupe d’Europe de la Colombe Joyeuse en 2018 est donc un vrai joueur de grand-fond, il » l’a dans le sang« , c’est pour ça que son colombier est basé sur des origines comme les Van Der Graaf (NL), C. Candotti, Frédéric Fernand, Cholet Leyssens de Normandie et depuis toujours il fait des échanges avec son frère Ludovic. Il possède à la reproduction des Van der Wegen via Léon Bodart, d’ailleurs un pigeon de cette origine, le P’tit Léon FR-13-109686 croisé avec ses propres pigeons a donné son crack : As pigeon AIF 2018, 2ème AS au CIF et 3ème AS pigeon pipa ranking. Ce pigeon est passé depuis à la reproduction vu la qualité de sa descendance.

Résultats :

La colonie de Joël a été en constante progression depuis 2015 pour arriver au summum en 2018 de la colombophilie française quand il décroche le titre de champion du CIF en trustant toutes les premières places de chaque catégories.

  • Classement général CIF :
    • 2015 : 23 ème,
    • 2016 : 8 ème,
    • 2017 : 3 ème
    • 2018 : 1 er.
  • Classement au 1er inscrit CIF
    • : 2015 : 61 ème
    • 2016 : 13 ème,
    • 2017 : 10 ème
    • 2018 : 1 er.
  • Classement aux 2 1ers inscrits CIF
    • 2015 : 27ème
    • 2016 : 18ème
    • 2017 : 11ème
    • 2018 : 1er.
  • Classement aux 3 1ers inscrits CIF
    • 2015 : 16 ème
    • 2016 : 13 ème
    • 2017 : 6 ème
    • 2018 : 1 er.
  • Classement aux 5 1ers inscrits CIF
    • 2015 : 14 ème
    • 2016 : 11 ème
    • 2017 : 3 ème
    • 2018 : 1er.

Quand on lui demande quels sont ses meilleurs souvenirs et quels sont les résultats qui l’ont plus marqué? Sans hésité il cite :  » L’année  2017, fut très importante à mes yeux avec 5 prix sur 8 engagés à Mont de Marsan (Pau), 6 sur 7 à St Vincent avec 46 ème et 52ème national, 3 sur 5 à Barcelone avec les trois pigeons dans le top 100 sur 3099 engagés, 4 sur 7 à Narbonne, 6 sur 8 à Perpignan et 3 sur 5 à Marseille. Mais quand on parle de son meilleur souvenir, c’est le Perpignan 2007 où il avait engagé 5 pigeons et fait 5 prix sur 5 et rate de peu la première place.

 

Installations et vie au colombier : 

Une partie des installations de Joël Thorel

 

 

Les installations sont composées d’un grand pigeonnier en brique collé à la maison, relevé de 30 cm, il est divisé en trois compartiments spacieux avec des aérations basses et hautes, attenant se trouvent de grandes volières. L’hiver, Joël ne tient qu’une centaine de pigeons, dont 21 veufs. L’équipe de jeux a été renouvelée depuis ses succès de 2018, car les pigeons vainqueurs du CIF sont à la retraite maintenant, (il a huit couples de reproducteurs et un couple d’éleveur) et en plus, l’année dernière,  avant même la première étape de grand-fond, sept pigeons avaient été blessés et n’étaient plus apte à être joués.

Les vieux joués au veuf, et font rarement prix en vitesse. Joël commence à les voir au-delà des 600 km, et quand il allonge encore le tir, c’est en haut du classement qu’il faut chercher ses pigeons. Particularité, Joêl  joue les 1 ans au naturel « une tradition pour lui » « Je n’attend pas d’eux des résultats » ce qui lui permet de jouer quelques femelles au internationaux, il  trouve que d’engager ses jeunes pigeons de cette manière leur permet de murir plus tranquillement.

Au niveau des entrainements, les veufs sont entrainés trois fois à 10-20 et 30km et ensuite direction les entrainements du siège ou au concours directement. Joël n’élève pas de jeunes hâtifs, il élève pour sevrer les jeunes début avril, leur mise en route commence début juin et ce n’est pas parce que ses jeunes ne sont pas des hâtifs qu’il ne se défend pas dans cette catégorie,  « je ne fais pas forcement la tête »  dit-il, » mais ce n’est pas important« .  Il joue environ une soixantaine de jeunes les critères de sélection est simple: si le pigeon est constaté,  il gagne une croix. En fin de saison, il garde ceux qui ont le plus de croix et environ un tiers des jeunes, sauf exception selon les origines des parents, car il connait bien ses pigeons.  En 2021, les jeunes iront jusque Guéret comme chaque année, mais « j’arrête 7 ou 8 males après Châteaudun ceux qui se sont bien présentés et bien classés, ceux-là n’iront pas plus loin. »

Montré ou non les femelles ? Lors d’un concours, tous les pigeons rentrés avant le dépouillement voient leur femelle par contre si il rentre le lendemain ou après le dépouillement il ne trouvera personne dans son casier. Selon Joël « le pigeon est rentré en retard, il n’avait qu’à rentrer plus vite » !!! Aucun pigeon ne voit sa femelle avant le concours sauf aux inters car ils sont plus de 3 jours dans le panier et c’est aussi pour leur garder le moral.

Alimentation :

Avant,  Joël donnait du mélange mue avec un peu d’orge pendant l’hiver et ensuite du mélange sport au printemps, mais cette année changement de programme : toute l’année du mélange mue,  en début de semaine il rajoute un peu de dépuratif « pour les nettoyés et change un peu les quantités en fin de semaine « c’est un test cette année on verra bien »

Il donne des vitamines et de la levure de bière », il n’a pas le temps pour faire des tisanes, il achète donc de la tisane toute faite au magasin « ceux qui me connaissent, savent ce que je donne aux pigeons, et ce n’est pas beaucoup » Sur le plan sanitaire, « je traite très peu et utilise les produits d’un vétérinaire« .  » Je fais le vaccin obligatoire PMV, un vaccin paratyphose et un vaccin herpès ». Depuis 2018, aucun traitement contre la tricho mais  » je joue avec les gouttes jaunes » quand les pigeons partent et reviennent du concours ils ont systématiquement une goutte dans le bec. Les abreuvoirs et autres récipients sont passés a l’eau de javel toutes les semaines. « Je suis assez ouvert, j’aime bien dire ce que je fais » précise-t-il.

Pour l’entretien du colombier, c’est passé de quatre fois par semaine à deux fois pour les veufs et ses yearlings par semaine, les jeunes une fois par semaine suffit  » je ne suis pas un maniaque mais j’aime bien quand c’est propre » et mes reproducteurs deux fois par an car ils sont sur grilles en hauteur.

Un conseil ? :  « Quand ça vole chez vous, ça vole bien au concours ! »

Conclusion . »Il faut jouer le plus simple possible et surtout ne pas se prendre la tête. »  Joel Thorel

Joris Bouchez (CLP)

Pierre Bockstael

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