Legrand Père et fils à Pont-de-Brique (1/2) : objectif femelles pour la prochaine saison

Jessy (à gauche) et Jacky Legrand. PHOTOS ET VIDÉO : D. SAGOT

Comme pour un certain nombre de colombophiles, la passion du pigeon se cultive en famille chez les Legrand. Basés à Pont-de-Brique, dans le Boulonnais (Pas-de-Calais), Jacky et son fils Jessy sont à la tête d’une colonie de 300 exemplaires. Passage en revue des différents chantiers de l’année 2020 en compagnie du duo, premier international Saint-Vincent en 2020. Entre autres.

Les débuts de Jacky. Tout jeune, Dominique reçoit deux Biset de la part d’un ami de son père, maçon et habitant à cette époque à Neufchâtel Hardelot (près de Boulogne-sur-Mer). « Je passais tout mon temps libre avec eux. On venait m’en donner régulièrement. J’ai fini par avoir une belle petite colonie », raconte le colombophile, âgé aujourd’hui de 59 ans. Pour autant, le jeune Dominique d’alors n’est pas encore officiellement colombophile. Mais un jour, on toque à sa porte : « Un colombophile du quartier dit à mon père que mes pigeons volaient mieux que les siens. Cela m’a encouragé à prendre ma première licence en mars 1977. » Son premier concours, à Amiens, ne lui rapporte aucun prix. Bien plus tard. après trois déménagements, et une passion toujours cultivée, il commence à jouer le grand fond, sous l’impulsion de son fils Jessy, aujourd’hui âgé de 34 ans. Les résultats convainquent les deux colombophiles à miser sur les longs cours.

La colonie. « On a environ 300 pigeons, dont 70 vieux mâles et 130 yearlings. Une centaine de bagues est commandée chaque année et on possède une quarantaine de femelles de jeu. Trois cents, franchement, c’est trop. Mais nous sommes en train d’y remédier. Nos pigeons sont installés dans un grand colombier construit il y a plus de trente ans. C’est du fait main, à étage double. Au total, on doit avoir une trentaine de mètres linéaires. Il y a trois ans, nous avons arrêté huit de nos meilleurs pigeons après qu’ils ont gagné la coupe d’Europe pour les placer à la reproduction. On ne voulait pas arriver, en ce qui les concerne, au concours de trop. »

Leurs deux As pigeons. Eden, meilleur pigeon à Barcelone pendant trois années consécutives (2016, 2017, 2018) ; le Palois, grand-père du 1er international Saint-Vincent de cette année.

Les trois meilleurs résultats de leur arrière. Premier international Saint-Vincent en 2020 ; premier international Narbonne en 2019 ; vainqueur de la coupe d’Europe en 2017.

Miser sur les femelles. « Tous les meilleurs pigeons de la colonie Legrand sont des tardifs. On ne joue plus en jeunes mais on va y revenir. En attendant, cette année, on mise sur les femelles. Nous sommes en train de tout faire pour cela avec de nouvelles installations. Cela permettra notamment de diminuer la colonie. »

Les objectifs de la saison prochaine. « Faire énormément de prix. J’ai bon espoir, car on a beaucoup travaillé sur les accouplements depuis 2018. Dans tous nos bons résultats, on retrouve toujours le même sang. »

La qualité des installations. « On y veille, même si nous sommes convaincus qu’un pigeon ne fait pas vraiment attention au luxe. Ce qui est primordial pour lui, plutôt, c’est la santé. Il faut savoir aussi le rendre amoureux de sa cage. Globalement, le plus important c’est que cela soit sec. »

Une passion commune. « C’est en bonne partie grâce à Jessy si j’en suis venu aux courses de grand fond, souligne Jacky. Car au départ, je suis un jouer de vitesse et de demi-fond. Au-delà, j’étais perdu. Mais un jour, j’ai fait la connaissance d’Olivier (Duquesnoy, de Saint-Léonard, ndlr) et j’ai commencé, particulièrement avec Eden, à faire des résultats. J’ai mis beaucoup de temps à m’y mettre. Quand je voyais qu’on envoyait faire 800 km à des 18 mois, j’en étais presque malade. Aujourd’hui, je suis devenu accro à ces concours-là. D’ailleurs, aujourd’hui, nos pigeons ne sont motivés que pour faire des internationaux. Pour nous, un 600 kilomètres, c’est presque devenu juste un entraînement. Même si on regarde quand même l’état de fraîcheur du pigeon à l’arrivée.  Avec Jessy, on n’est pas toujours d’accord au sujet des décisions stratégiques de la colonie. Par exemple, j’étais contre le fait de stopper notre Palois. Aujourd’hui encore, je me le demande. J’espère qu’il sera un bon reproducteur. »

La suite de notre entretien prochainement.

DAVID SAGOT

Nous vous recommandons aussi