« Appelez-moi Poulidor » ! en effet, second : c’est la place que Benoit a réussi à décrocher au championnat 2020 du CALC dans la catégorie Grand-Fond 1 an. Mais quand on regarde de plus près : être « Poulidor » dans le grand fond avec une petite colonie…. Eh oui ! Benoît à ça en commun avec son père : peu de pigeons.
Depuis l’âge de 18 ans, il les soigne ses pigeons, depuis ce jour ou son père a finalement construit le pigeonnier à Bersée « Avant ça on allait chez mon grand-père ! Tous les week-ends ! Pour voir les pigeons arriver et s’en occuper ». Benoit n’a pas quitté le village de Bersée et dès qu’il a emménagé, le pigeonnier fût la aussi monté en un temps record.
Avec une vingtaine de veufs (8 yearlings et 12 vieux) il joue les concours du CALC, mais pas que…. « J’aime savoir ce que mes pigeons valent, jusqu’où ils peuvent aller, je suis joueur mais surtout j’aime aller taquiner mes amis qui jouent les internationaux ! ». Voila pourquoi Benoit ne joue pas entièrement le championnat, il réserve certains de ses pigeons pour les internationaux. Et pas question de faire des équipes spécifiques à l’avance, c’est une question de feeling entre le colombophile et ses oiseaux. Au cours de la saison il repère les individus les plus motivés, ceux en meilleure condition puis il les prépare…
C’est ce qui arrivé avec deux de ses pigeons et le 18 Juillet dernier au concours de Pau, Benoit constate les deux voiliers le soir même ! La 20e place internationale lui est offerte par son 265590-2018, au national il est classé 12e et 2e à la société de Flines-lez-Raches. Le second pigeon arrive un peu plus tard, 111e au national. Cette soirée là c’est deux prix sur deux !
Le colombier est basé sur trois souches : Bricoux de la station Natural, Marc Philippe et Roosens. Quatre couples reproducteurs sont conservés dans un pigeonnier à l’écart. Les jeunes, une trentaine chaque année, ne sont quasiment pas joués, juste de quoi les « dégrossir » avec quelques concours de vitesse. Fin aout Benoit accouple certains voyageurs et conserve quelques tardifs (6 ou 7).
Pour la sélection il y a deux critères : franchir les 850 kilomètres et le panier (on entend par là les résultats du pigeon, son pourcentage de prix dans les concours de fond et grand fond). Pour une meilleure récupération, les femelles sont montrées aux mâles le lendemain de la rentrée ou deux jours après. Les volées s’effectuent deux fois par jour selon les horaires de travail.
La méthode de soin reste inchangée depuis des années, vaccination contre la paramyxovirose et traitement contre les vers en début de saison. Pour compléter la ration en protéines et avoir un plumage de qualité : huile de lin et levure de bière sont ajoutés au grain environ deux fois par semaine. La prescription de vitamines et rare « il doivent trouver tout ce dont ils ont besoin dans l’aliment » précise Benoit. En guise de « petit + », le colombophile administre une préparation maison à base de vinaigre de pomme, gingembre et curcuma.
Le Curcuma est une plante utilisée comme épice, extrêmement riche en pigments elle contient de la curcumine (pigment principale du curcuma, d’où sont nom) substance antioxydante et anti-inflammatoire. D’où son utilisation pour prévenir et apaiser les problèmes intestinaux et protéger les organes vitaux tel que le foie. Le gingembre favorise la production d’enzymes digestives, ce qui va stimuler l’appétit des pigeons, il est également riche en vitamine B9, anti-oxydants, anti-inflammatoires minéraux et oligo-éléments (calcium, fer, iode…). Enfin le vinaigre va venir acidifier l’eau pour une meilleure gestion de la flore bactérienne. Pas étonnant donc que Benoit utilise si peu de vitamines.
Pour le grain, le système est simple du standard en hiver et pour la saison sportive du « spécial grand fond » de chez Frédéric Leclerc (le même mélange toute la semaine). Des petites graines sont utilisées à l’occasion comme récompense ou pour motiver les pigeons à rentrer.
A l’avenir ce passionné souhaite continuer à se faire plaisir et s’améliorer avec de beaux prix de tête, tout en gardant le même style de jeux et le même nombre de pigeons « J’admire ceux qui ont des grosses colonies, c’est un autre style de gestion ! »