La polypnée thermique

Dès l’apparition des premières chaleurs ou en période caniculaire, il est fréquent lors de la volée d’observer les pigeons se poser sur le toit du colombier, haletant le bec grand ouvert.

Photo : Thierry THOREL / La Voix du Nord

Beaucoup de colombophiles pensent que les pigeons présentant ces symptômes sont atteints de coryza et sont prêts à rechercher les grands remèdes pour traiter leurs oiseaux. Certains vont directement administrer une cure d’antibiotiques pour les voies respiratoires suivie d’un traitement contre la trichomonose. D’autres colombophiles mettront les pigeons au régime considérant que cet essoufflement est dû à l’obésité.

Photo : Thierry THOREL / La Voix du Nord

En réalité il s’agit tout simplement d’un mécanisme naturel dont est doté le pigeon pour éliminer l’excès de chaleur. Ce mécanisme se nomme la polypnée thermique et consiste en une forte accélération de la fréquence respiratoire.

Le volume d’air inspiré augmente fortement et une importante perte de chaleur par évaporation d’eau se produit. Le pigeon possède également un mécanisme supplémentaire pour intensifier la polypnée. Pour cela il est capable de faire vibrer le plancher de la cavité buccale (« gular aera »), une région fortement vascularisée permettant les échanges thermiques. Cette vibration est un mécanisme bénéfique dans la balance énergétique afin d’amplifier le refroidissement corporel.
Il ne s’agit en aucun cas de coryza et il est inutile de traiter les pigeons ! Au plus faut-il s’assurer que les pigeons n’ont pas trop d’embonpoint et qu’ils ont perdu leur duvet d’hiver qui les isolait du froid.

Docteur Jean-Pierre Duchatel

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