Le mythe de l’adénovirose

L’adénovirose alimente toutes les chroniques colombophiles. Chaque saison dès les premiers entraînements, certaines colonies sont victimes du syndrome de la maladie des jeunes pigeons, parfois avec un taux de mortalité élevé. Cela est le plus souvent décrit dans les reportages colombophiles sous l’appellation d’adénovirose.

Cependant c’est une maladie complexe des pigeonneaux qui aux jours d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec l’adénovirose. Tous les examens de laboratoire réalisés ne montrent plus la présence d’adénovirus associés à cette maladie depuis de nombreuses années. Malgré cette évidence scientifique certains colombophiles pensent avoir trouvé la solution contre la maladie des jeunes pigeons en vaccinant avec un vaccin inactivé. Il s’agit d’un vaccin trivalent avec un adjuvant huileux pour la paramyxovirose, l’adénovirose et l’herpèsvirose du pigeon.

La souche d’adénovirus présente dans le vaccin est une souche d’adénovirus du poulet (donc pas du pigeon) qui ne protège pas contre l’adénovirose du pigeon et encore moins contre la maladie des jeunes pigeons telle que nous l’observons actuellement. La maladie des jeunes pigeons a très certainement pour cause une diminution des défenses de l’organisme occasionnée par le circovirus du pigeon et compliquée par de nombreux germes.

Un nouveau virus, le rotavirus, semble venir jouer les trouble-fêtes dans cette maladie complexe des jeunes pigeons. Ce rotavirus est très contagieux et quand il contamine une colonie il est responsable de nombreuses mortalités de jeunes pigeons. Heureusement un vaccin existe et des essais sont en cours pour évaluer la qualité de la protection offerte par cette vaccination. Les méthodes de diagnostic par PCR sont au point et les réactifs ne manquent pas. Nous reviendrons très certainement sur ce sujet.

Dr Jean Pierre Duchatel

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