Daniel Marchand, colombophile de Phalempin, truste les concours de vitesses de la région. Depuis quelques années les récompenses s’accumulent. Mais Monsieur Marchand souhaite avant tout rendre hommage à son ami : Jean Marie Facq, décédé au mois d’août dernier ; lui aussi était un amoureux de cette discipline.
En 2018, cet as de la colombophilie remportait déjà, grâce à ces femelles, la bague en or pour les concours de vitesses et de demi-fond de la région « C’est une très belle récompense » affirme le colombophile. Et c’est loin d’être la première fois ; dans une armoire de la pièce principale de la maison se trouve une multitude de trophées ainsi que de nombreuses photos : des pigeons qui ont marqué sa carrière, « des pigeons que j’avais avec mon père… On en a gagné des prix ensemble » se rappelle l’éleveur.
Daniel est colombophile depuis sa plus tendre enfance. Mais, c’est à la société de Phalempin qu’il fait la rencontre d’un autre passionné qui allait le marquer : Jean Marie Facq. Daniel nous explique, « Jean Marie m’a donné un pigeon extraordinaire, aujourd’hui c’est la base de ma colonie, je l’appelle mon vieux roux ». Lorsque le colombophile nous présente ce pigeon, il a le sourire aux lèvres. En effet « ce crack », comme on dit dans le jargon, a donné une lignée de champions, des oiseaux avec lesquels Daniel se classe dans les premières positions aux concours. C’est en partie pour cela qu’il souhaite aujourd’hui rendre hommage à son ami disparu « C’était un excellent colombophile, un homme droit et généreux ».
En plus de la descendance de son vieux roux, comme il l’appelle, Daniel a sélectionné sa propre lignée de champions. Aujourd’hui sa colonie de voyageurs brille dans les concours de vitesses et de demi-fond.
Pour les booster le colombophile aime préparer des mélanges de graines et de plantes soigneusement sélectionnées « Je broie finement des herbes, comme le thym, le romarin… Et je les incorpore à mes mélanges de graines » explique le colombophile. Ainsi il maintient naturellement la bonne santé de ses oiseaux « Ces herbes sont excellentes pour la respiration et la digestion des pigeons !! » affirme l’éleveur.
Daniel Marchand, une alimentation saine et un programme précis
Avant d’être à la retraite, Daniel Marchand a tenu un commerce d’alimentation animale connu par de nombreux colombophiles de la région. Ils étaient nombreux à se fournir en graines et autres produits dans cette boutique de Phalempin. Daniel accorde donc une importance primordiale à la nutrition de ses pigeons et aux soins prodigués.
Concernant l’alimentation, les pigeons trouvent à leur retour de concours un mélange « dessert » composé de petites graines dont ils sont très friands, accompagné de dari. Le dari est une petite graine ronde facile à ingérée pour les oiseaux, elle est riche en protéines et acides aminés ce qui permet une meilleure récupération. Le soir suivant le retour du concours ils ont un mélange complet enrichi avec des granulés (le gerry plus de chez Versele Laga).
Les pigeons sont nourris au casier deux fois par jour (matin et soir). Du lundi au mercredi matin ils reçoivent un mélange Diet (master diet de chez Versele) puis du mercredi soir jusqu’à l’enlogement ils ont un mélange plus riche avec du maïs noir (Black label de chez Versele).
De nombreux colombophiles utilisent l’orge pour alléger les mélanges ou comme base pour nourrir les femelles. Daniel Marchand préfère utiliser du riz paddy ; en effet, ses pigeons le préfèrent à l’orge, ils s’engraissent moins et se présentent bien en main. Le riz paddy est surtout utilisé lors de la mue et pour les femelles lorsqu’elles ne sont pas jouées. Lorsque les pigeons sont au repos ils ont à disposition du mélange diet relax.
« Ne cherchez pas les fontaines en plastiques, il n’y en a pas ici ! » explique le colombophile ; dans les pigeonniers tous les abreuvoirs sont en terre cuite. D’une contenance de 1.5 L, la boisson est ainsi changée régulièrement. « Du premier janvier au 31 décembre, il y a toujours quelque chose dans l’eau des pigeons » affirme monsieur Marchand, souvent ce sont des tisanes pour les voies respiratoires et digestives. Daniel les fait lui-même avec du thym, de l’ail, des oignons, des échalotes, du persil, du laurier sauge… Le vinaigre de cidre est également utilisé, tout comme le jus de citron. Cela permet d’acidifier l’eau et donc, d’éviter la prolifération de bactéries. Une petite dose suffit (5 à 8 mL/L) ; le citron est particulièrement apprécié en été lors de fortes chaleurs.
Il commande également des mélanges de plantes chez un herboriste de Gondecourt, il les incorpore dans ses tisanes ou directement avec le grain. De l’huile de germe de blé ou de l’huile d’ail permet la fixation de ses fines particules de d’herbes sur le grain. « Je vois une réelle différence depuis que je donne des plantes directement à mes pigeons ! Ils ont une tête bien dégagée, l’œil vif ! », ce mélange peut être distribué plusieurs fois par semaine.
Daniel Marchand, la méthode de jeux
On ne le présente plus, Daniel Marchand de Phalempin marque les saisons par ses résultats en vitesse et en demi-fond. Jouant aussi bien les mâles que les femelles, le colombophile est un fin soigneur. Il nous explique sa méthode.
Une équipe de 12 mâles (vieux et yearlings) est jouée uniquement pour la vitesse. Une autre douzaine de mâles sont joués tous les quinze jours pour les concours de demi-fond. Concernant les femelles, discipline dans laquelle Daniel fait régulièrement ses preuves (bague en or vitesse et bague en or demi-fond en 2018 par exemple), elles sont quinze à être jouées. Les femelles volent sur deux types de concours : la vitesse et le demi-fond.
Les mâles ne voient pas les femelles avant de partir, ils ont uniquement le plateau dans le casier. « Alors à ce moment-là ils savent qu’ils partent au concours » nous explique Daniel. Au retour, ils retrouvent leur femelle pendant quelques heures.
Une petite particularité : les femelles sont jouées accouplées en début de saison et en fin de saison.
Chaque année, Daniel a environ 80 jeunes pigeons, ils sont joués mais le colombophile n’accorde pas une grande importance aux résultats de ces derniers. Les reproducteurs produisent également des tardifs qui seront testés dès les premiers concours de l’année suivante. Daniel obtient régulièrement de bons résultats de ses tardifs.
Pendant la saison, si une baisse de performance apparaît, une cure contre la trichomonose est effectuée. Cette cure s’accompagne d’un traitement pour dégager les voies respiratoires.
Résultats :
En 2018, femelles vitesse :
14/04/18 : Le Mesnil Aubry
- Sous groupement de Lille 1010 pigeons : 9- 10- 19- 40- 65- 213- 247- 251 8 prix sur 11
- 2 cantons 323 pigeons doublage : 3- 4- 8- 17- 23- 62- 73-75 8 prix sur 11
21/04/18 : Le Mesnil Aubry
- Sous groupement de Lille 1132 pigeons : 11-18-28-48-68-72-99-101-125-187 10 prix sur 12
- 2 cantons 335 pigeons doublage : 4-7-11-20-30-31-42-43-52-64 10 prix sur 12
Femelle demi-fond :
06/05/18 châteaudun :
Sous groupement de Lille 446 pigeons général : 1- 2- 41 3 prix sur 5
19/05/18 Châteauroux :
-1 région 2688 pigeon général : 245-398 2 prix sur 3
– doublage sous groupement de Lille 442 pigeons : 15 -33 2 prix sur 3
Bague en or vitesse et bague en or demi-fond femelle
En 2019 :
1e place au championnat du groupement de Lille vitesse aux 3 désignés vieux (prix par 4) avec 44 prix
3e au championnat du groupement de Lille vitesse aux 3 désignés 1 an (prix par 4) avec 35 prix
3e au championnat du groupement de Lille en demi-fond femelles avec 16 prix
4e place au championnat du groupement de Lille vitesse aux 3 désignées femelles avec 38 prix
A l’âge de 67 ans, Daniel Marchand ne compte pas s’arrêter là. Des projets colombophiles, il en a plein la tête ; il a su garder en lui toute cette passion et cette motivation. Il continuera à soigner ses pigeons et souhaitons-lui encore de belles réussites pour l’avenir !
Louis Gustin (CLP)