Les colibacilles sont présents en petites quantités naturellement dans la flore intestinale de nos pigeons et sont capables sous certaines conditions de provoquer des infections. C’est pour cela qu’ils bénéficient de l’appellation de germes opportunistes.
Certains facteurs favorisent ce phénomène comme le stress, une infection virale ou encore une dysbiose intestinale. Le traitement médical se fait à l’aide d’antibiotiques. Toutefois ces bactéries possèdent une forte capacité à acquérir des gènes de résistance aux différents antibiotiques utilisés, rendant le traitement inefficace voire contre-performant.
Dans certains cas, les colibacilles se retrouvent dans le jabot et j’ai eu l’occasion d’observer cela en réalisant de nombreuses analyses bactériologiques. Cette présence de colibacilles au niveau du jabot est tout à fait anormale. Il semblerait que rapidement après le traitement, ce germe recolonise fortement le tube digestif. Heureusement, il existe des solutions à ce problème.
Normalement, la flore des muqueuses du jabot est constituée majoritairement de lactobacilles qui secrètent de l’acide lactique. Cette sécrétion va créer un milieu acide dans le jabot défavorable à la colonisation par des germes pathogènes qui peuvent être ingérés en même temps que la nourriture.
Les lactobacilles s’opposent donc à la prolifération et la colonisation des muqueuses par E. coli. Cet effet de l’acide lactique est renforcé en milieu acide. Il est donc possible de donner un coup de pouce à la nature en administrant régulièrement une solution d’acides organiques savamment élaborée en tenant compte de la physiologie du pigeon et en renforçant l’activité des lactobacilles du jabot par l’ajout de probiotiques liquides cultivés en présence d’acide lactique. Cette administration régulière permet d’éviter bien des problèmes et se répercute sur la santé générale des oiseaux du colombier, surtout sur les jeunes.
Dr Jean Pierre Duchatel