Seize fois premier de groupement, deuxième national en demi-fond et jeunes… Pour Martial Maindrelle, 2020 fut à l’image des années qui ont précédé : excellente. Nous avons eu le plaisir de rencontrer le colombophile dans son antre, à Bretteville-sur-Laize, non loin de Caen. L’occasion de revenir sur les parcours, méthode de jeu et motivation (entre autres) de ce passionné. Pour ce faire, le Normand s’est prêté au jeu de l’interview, à découvrir en vidéo notamment.
– Racontez-nous un peu votre parcours…
« J’ai toujours eu des pigeons. Mes parents n‘étaient pas du tout colombophiles. Enfant, mon oncle m’avait donné un couple de pigeons de cour et, à l’adolescence, j’ai bâti un petit colombier. J’avais commencé à les élever mais je me suis lassé des pigeons de cour. Puis, je me suis intéressé aux pigeons d’exposition. J’ai eu quelques prix mais, une fois encore, je me suis lassé du fait du très faible nombre d’expositions, surtout dans mon secteur. C’est comme cela que j’en suis arrivé à m’intéresser aux pigeons de sport, via des hauts volants de Budapest et des rouleurs orientaux. Finalement, en 1992, je suis tombé, un peu par hasard, sur des pigeons voyageurs. La chose m’avait toujours intéressé avant cette année-là mais je ne m’y étais encore jamais frotté car, à l’époque, les contraintes étaient vraiment très nombreuses. J’ai ensuite fait une pause dans ma carrière, avant de recommencer en 2011. J’ai tout de suite acheté des pigeons, notamment des spécimens tournant autour de lignées olympiques. Beaucoup les dénigrent mais pour moi ce sont les meilleurs pigeons qui existent. N’oublions pas que ce sont des animaux qui sont obligés de réaliser dix prix de tête sur deux ans. Ce n’est pas rien. Et pour avoir dix prix de tête, il faut jouer beaucoup, notamment parce qu’en troisième région, nous avons peu de concours. Ici, il y a juste un programme d’une trentaine de compétitions, les fédéraux compris, chaque année. On n’a quasiment pas le droit à l’erreur si nous voulons des pigeons qui participent soit aux championnats de France, soit aux Olympiades. C’est pour cela que j’axe ma sélection sur les résultats. »
– Quelles sont vos installations ?
« J’ai un grand colombier Dumovat, acheté en 2002 et qui fait 15,5 mètres. Il est composé de cinq compartiments, en plus de deux compartiments en volières. De surcroît, j’ai un colombier réalisé par un adhérent de mon club, et qui comporte deux cases pour jouer les plus longues distances. Je possède aussi quatre volières dans lesquelles je mets des pigeons que j’ai en surplus, notamment pour ce que j’apprécie le plus : l’élevage de pigeons qui vont vraiment faire des résultats. C’est pour cela que j’ai une réserve importante de mes meilleurs pigeons à la maison, sur lesquels je travaille ou dans laquelle je viens piocher lorsque je souhaite travailler un caractère en particulier. J’ai aussi un petit bâtiment exclusivement consacré à mes pigeons de reproduction, soit une petite trentaine de couples chaque année. »
– Quels sont vos concours de prédilection ?
« Les demi-fonds, de 150 à 600 kilomètres. Dans mon coin, de toute façon, on n’a pas trop le choix : il n’y a pas de concours de vitesse, on commence à 200 kilomètres. Pour l’instant, les concours internationaux ne sont pas mon objectif du fait de mon manque de temps à y consacrer. Même si je commence à élever quelques pigeons pour les longues distances. Mais cela ne m’intéresse pas plus que ça : les temps d’attente sont vraiment trop importants. »
TEXTE, SON ET PRODUCTION VIDÉO : DAVID SAGOT
PHOTOS ET PRISES DE VUE : PIERRE BOCKSTAEL
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