Chez les Caudmont, la passion du pigeon se vit à deux. A l’origine Edouard le mari se lance dans l’élevage et les concours suite au décès de son père. Peu à peu Edmonde sa femme l’aide et le suit au point de prendre une licence en 2008. Elle devient championne de France en 2013. Rencontre avec un couple d’amoureux passionnant et passionnés.
« En 1967, mon père décède et je prends une licence pour ne pas perdre les pigeons. Je joue de 1968 à 1980. En 1981 on s’installe à Bray Dunes » explique Edouard Caudmont. « Nous avons diminué car je passais 7 à 8 heures dans le pigeonnier par jour et j’ai maintenant la maladie des éleveurs d’oiseaux. Nous avons actuellement 40 jeunes, et 30 veufs à jouer soit environ une petite centaine de pigeons en tout ». Edouard a 83 ans et la maladie l’a obligé à diminuer le temps passé avec les pigeons. Edmonde 77 ans énergique a elle aussi été malade et avoue « encore deux ou trois saisons puis on sera obligé d’arrêter. Mais on gardera quelques pigeons par plaisir de les voir voler » Pour eux, 2019 a donc été une année difficile même si les résultats ont été honorables.
Edmonde se lance en 2007 …
Edouard jouait le demi-fond et la vitesse. « Il ne voulait pas jouer loin alors j’ai pris ma licence. Le premier concours que je joue Montauban avec un seul pigeon, je gagne » dit Edmonde amusée et fière de sa performance. Elle ne s’arrêtera plus de jouer ensuite. « On est tous les deux à attendre le retour des pigeons et on se taquine gentiment. » Les deux colombophiles sont passés au constateur électronique car « on ne s’en sortait plus avec les pigeons à deux ». En 2013, Edmonde remporte le titre de championne de France pour les féminines. Mais Edmonde et Edouard sont fatigués et regrettent que les jeunes ne prennent pas le relais « On cherche à aider les jeunes. Mais bon nous on a pu faire cela car on ne partait pas en vacances, mais les jeunes hésitent » explique Edmonde. Ils sont généreux Edmonde et Edouard car ils remportent de beaux prix dont ils sont fiers comme leur jolie cuisine. Mais ils ont aussi gagné des vélos qu’ils offrent à des personnes qui en ont le plus besoin.
Des pigeons belges offerts et performants..
« Nos pigeons viennent de chez Roger Defrennes dit coo, Lozinguez Michel et Théo Lageiste. On a aussi deux pigeons belges venus chez nous et que les propriétaires nous ont donné et ils ont bien joué » explique Edmonde. Edouard évoque alors le souvenir d’un pigeon anglais que son propriétaire voulait récupérer « On l’a lâché mais il rentrait chez nous à chaque fois. On l’a même lâché en présence des gendarmes qui ont constaté que le pigeon rentré chez nous alors le propriétaire est venu le rechercher » Ils évoquent tous les deux aussi ce pigeon tchécoslovaque.
Les pigeonniers …
Dehors des pigeonniers construits par Edouard. Il a même conçu un système qui permet aux plus jeunes de s’accoutumer dehors.
Les pigeons sortent deux fois par jour, sauf si le temps n’est pas bon. Parterre de la paille pour lutter contre l’humidité. « On varie la nourriture selon les saisons : sport pour les concours, standard élevage l’hiver, un peu de cacahuètes aussi.
« On joue les veufs. On a une technique pour faire notre sélection » explique Edmonde qui sort un rouleau de papier peint sur lequel ils ont dessiné un tableau. Impressionnant ce tableau à double entrée avec des tas de cases. « C’est simple tous nos pigeons jouent la vitesse et un premier demi-fond, puis une sélection s’impose : certains ne font que de la vitesse, d’autres que du demi-fond et d’autres que les inters. On voit bien que la sélection se fait simplement en lisant le tableau. » explique Edmonde. Chacun a sa tâche : Edouard nettoie les colombiers et Edmonde les abreuvoirs. Pas de traitement médicamenteux mis à part les vaccins obligatoires.
SD (clp)