Dans trois semaines, la première étape internationale de la saison se tiendra traditionnellement à Pau. Alors que la date fatidique se rapproche, il est temps pour les colombophiles de se préparer minutieusement. Une question stratégique se pose quant à la date du dernier entrainement officiel et à la distance totale parcourue dans les concours préparatoires: quels pigeons feront leur dernier concours ce week-end ou le week-end suivant ?
Cette année marque ma vingtième participation au prestigieux concours international de Pau (860 km), une aventure ponctuée de succès et de désillusions variés. Au fil des années, l’expérience étant, j’ai appris que la préparation physique des pigeons pour Pau diffère considérablement de celle requise pour Barcelone.
Pour Pau, il est crucial que les pigeons maintiennent un certain rythme. Bien qu’ils ne puissent rivaliser avec les pigeons de vitesse et de demi-fond, il est essentiel de les engager dans des concours rapides dès le début de la saison. En règle générale, mes pigeons participent à un ou deux concours de vitesse de 190 km, à un demi-fond avec une nuit de panier de 290 km, ainsi qu’aux deux premiers concours fédéraux de 470 km et 580 km. Ainsi, à l’approche de Pau, mes pigeons auront accumulé environ 1500/ 1700 km de vol en compétition avec les pigeons rapides de la région.
Lors de ses concours préparatoires il est impératif d’éviter les concours où l’on sait que le temps sera mauvais. UN concours physiquement difficile, à 1000 m/mn et 8/10 heures de vol, peut être bénéfique pour décrasser les pigeons, à condition qu’ils ne perdent pas le moral avec des conditions météorologiques défavorables. Avec un concours à 1000 m/mn, ils perdent la mauvaise graisse et le vieux duvet accumulé durant l’hiver et montent en forme plus facilement au moment voulu.
En revanche, la préparation des pigeons pour Barcelone, un parcours de 1028 km, est un peu plus légère. Le programme comprend un concours de vitesse de 190 km, un demi-fond de 290 km, un concours à rayon NPC de 500 km, et un demi-fond avec deux nuits de panier de 320 km, totalisant ainsi 1300 km. Cette différence s’explique par l’expérience de mes pigeons destinés à Barcelone. Ces derniers connaissent déjà la route, et je souhaite préserver leurs réserves pour cette épreuve.
Un autre aspect crucial de la préparation est la durée de repos au colombier entre le retour du dernier concours et la mise en loge pour l’étape finale. Cette période varie en fonction du sexe des pigeons. Les mâles bénéficient de 16 jours de repos, tandis que les femelles n’en ont que 9. Les femelles, plus calmes dans les paniers, dépensent moins d’énergie que les mâles, qui ont tendance à se battre, particulièrement les jeunes mâles de deux ans. Ainsi, les mâles restent une semaine de plus au colombier avant la mise en loge.
Un colombophile une méthode ! Mille colombophiles mille méthodes !
Pierre Bockstael
