Dans le monde moderne de la colombophilie, l’adage « Celui qui n’avance pas recule » est plus que jamais d’actualité. La recherche constante de pigeon de meilleure qualité est primordiale pour quiconque vise l’excellence. Pour ceux qui ambitionnent d’atteindre les plus hauts sommets, il est impératif d’écarter le bois mort et être toujours à la recherche de matériel de qualité (supérieur à celui de notre colombier).
Le terme « bois mort » désigne les pigeons adultes que l’on connaît suffisamment pour savoir qu’ils ne sont pas capables de gagner leur prix et leur grain au colombier.
Cela concerne aussi bien les reproducteurs que les voyageurs. Les premiers sont parfois conservés en raison de leur lignée prestigieuse, mais après quatre ans d’élevage, on sait à qui on a affaire ! Si ils n’ont produit que des enfants médiocres, voire aucun de valables, il faut les écarter. Les seconds sont ceux que l’on sait peu aptes au voyage et que l’on garde dans l’équipe « au cas où ! »
Bien que la tendance soit à inscrire un grand nombre de pigeons aux concours – je suis moi-même concerné en raison de ma participation aux très longues distances – il ne faut pas perdre de vue qu’un seul pigeon sur quatre sera classé, un sur dix remportera de l’argent, un sur cent réalisera une performance remarquable, et seul un pigeon remportera la compétition.
Pour les amateurs qui se concentrent sur la vitesse, le demi-fond ou le fond d’un jour, il est important de comprendre que les pigeons ne s’améliorent pas avec l’âge, contrairement au bon vin. Même si ils ont un pédigrée flatteur, passer ces pigeons au colombier de reproduction est potentiellement une perte de temps et d’argent important.
Pour progresser, il est essentiel de sélectionner et d’élever des pigeons de qualité, capables de se classer dans les prix par 100 et régulièrement dans les prix par 10.
En ce qui concerne les très longues distances, la situation est quelque peu différente. Il faut faire preuve de patience, car les caractéristiques des marathoniens sont tout à fait différentes de celles des pigeons rapides. Souvent, ils atteignent leur plein potentiel physique après leur deuxième mue complète, et ils ont besoin de plusieurs compétitions pour apprendre le métier.
Personnellement, je ne juge pas un pigeon marathonien sur ses performances avant qu’il n’ait disputé au moins deux concours de plus de 800 km. Je me souviens notamment d’un de mes pigeons, le 17 B, qui a enchaîné 17 compétitions à moins de 600 km sans jamais être classé, ni même être dans le constateur, mais qui se classe dans les prix par dix dès son premier concours à 850 km, réalisant même l’année passée le doublé Barcelone (1028 km) Perpignan (906 km).
Bien sûr, le cas du 17 B est exceptionnel, mais pas unique. La plupart des pigeons de grand fond peuvent se classer dès leur première année de compétition, même en vitesse, quand ils prennent de l’âge, c’est moins fréquent. Cependant, la patience est la règle absolue pour ceux qui aspirent à briller sur les longues distances. La sélection de ce type de pigeons se fait sur la base de plusieurs concours de longue distances et pas sur un seul concours !
Pierre Bockstael
« Un colombophile, une méthode. Mille colombophiles, mille méthodes !»