La fédération colombophile française a emménagé à Festubert avec une idée en tête: créer la maison de la colombophilie. Ou quand une commune de quelque 1 300 habitants devient la capitale des amoureux des pigeons voyageurs.
Oublié le 54 du boulevard Carnot à Lille et le projet initial à La Bassée, dans la zone du Nouveau Monde. Bienvenue au 489 Sèche-rue de Festubert. Trente kilomètres à vol d’oiseau de l’historique base lilloise. Un déménagement qui va tout changer pour la fédération colombophile française.
Une petite révolution, aussi :la fédération était installée à Lille depuis 1950. «On veut être visibles et créer une vitrine pour la colombophilie française et nordiste», explique Benoît Cailliez, 47 ans, président depuis deux ans. «On a le projet de créer une maison de la colombophilie, sur le modèle de la maison du cheval boulonnais, du côté de Desvres, ou la maison du trait du Nord, dans l’Avesnois.»
Enfin un colombier collectif
La vente de l’immeuble lillois a permis d’acheter, pour le même prix – 1,5 million d’euros – un ancien corps de ferme totalement rénové à Festubert. Sur un terrain de 7 000 m2 comprenant une mare, une bâtisse de 1 200 m2. «On cherchait un lieu entre Lille-Douai-Béthune-Valenciennes. Ici, on est au centre de la région. 60% de nos effectifs sont à moins d’une heure. On a trouvé par hasard ce magnifique lieu.»
La fédération a pensé le lieu à triple vocation: installer un musée, ouvrir un colombier collectif – à l’heure où les certaines fédérations étrangères ont des colombiers pouvant accueillir 10 à 20000 pigeons, la France n’en avait tout simplement pas – et accueillir le personnel administratif. «Aujourd’hui, trois salariés, au printemps 2024, il y en aura cinq pour assurer le développement du musée.»
Cet ancien corps de ferme va permettre l’organisation de temps de formation et d’échange de septembre à mars, quand la saison de la colombophilie est terminée. À cette fin, des salles de réunion ont été pensées, de même que l’idée d’un estaminet collectif, pour le côté convivial. Reste à construire une salle polyvalente de 300 m2, à l’extérieur, qui donnera au lieu son aspect définitif.
L’arrivée d’un colombier collectif – 500 volatiles dans un premier temps, «mais on ne veut pas de quelque chose de trop grand»–, dans une ancienne grange totalement réaménagée, va changer la vie de la fédération. Le calendrier commence déjà à bien se remplir. Des courses partiront en effet de Festubert à l’occasion des Jeux olympiques, cet été.
Et en 2025, la commune deviendra la capitale mondiale de la colombophilie: la France a en effet été retenue pour organiser les championnats du Monde et les championnats d’Europe, événements qui rassemblent une soixantaine de nations. «On a longtemps vécu cachés, résume Benoît Cailliez. Ça va changer.»
Par Stéphane Leulier
(bethune@lavoixdunord.fr)