Existe-t-il une génétique propre aux OLR* ? Partie 1

Team Alienor, Vincent Beguier et Jelle Rozier

Existe  t’il une génétique pour les OLR *« one loft race » ? Question difficile tant la discipline est relativement jeune et diverse.

Un peu d’histoire. Les premiers « one loft race » ou course sur colombodrome ont été organisés au milieu des années 90. La véritable première course qui a donné ses lettres de noblesse à cette discipline est la « one million dollar race » à Sun city en Afrique du sud, imaginée par Zandy Mayer qui voulait développer « les jeux olympiques » des pigeons voyageurs dans ce pays où la colombophilie est très développée et où les conditions de vols sont très sélectives. Je vous invite à découvrir l’histoire de cette grande course sur Arte : https://www.arte.tv/fr/videos/098409-000-A/une-course-des-pigeons-et-des-millions/ ,

Course qui s’est arrêtée malheureusement en 2020 et dont la première édition a eu lieu en 1997.

Nous y reviendrons car cette course est fondatrice de la « génétique OLR », si elle existe.

Parallèlement au développement de courses privées, la FCI a aussi organisé des courses dans le cadre des olympiades et également un championnat où les compétiteurs sur un nombre de courses sélectionnées, le FCI grand prix https://www.pigeonsfci.net/news-detail-65e6727cb9586.html , avec également une course organisée chaque année à MIRA au Portugal où des pigeons sélectionnés par différentes fédérations sont sélectionnés pour conquérir ensemble et déterminer un classement par équipe. Les courses labélisées sont réparties sur divers continents avec une prédominance européenne mais également une forte participation des lofts asiatiques.

Les One loft races sont également très développées aux USA avec certaines courses réputées comme Hoosier en Californie. Il y a outre atlantique plusieurs dizaines de courses avec une véritable spécialisation des colombophiles américains. C’est là-bas que le concept des one loft a été inventé et on peut qualifier les états unis de berceau du « one loft race ». Pourquoi ? Avant tout pour répondre au soucis de densité colombophile dans ce grand pays. Même s’il demeure des clubs importants comme à Chicago, New York ou en Floride, l’absence de possibilités de compétitions équitables a poussé au développement de ce type de courses.

On voit donc qu’aujourd’hui après près de Trente ans de développement de cette discipline, les compétitions One Loft Race présentent une grande diversité de conditions de vol.

Nous avons donc des courses d’automne avec des jeunes de l’année, des courses de printemps avec des yearlings nés l’été et l’automne précédent, variations de climats et de topographie avec des courses de plaine ou de moyenne montagne, avec des environnements océaniques, continentaux, méditerranéens, désertiques ou tropicaux, des finales à 400, 500, 600 voire même 700 kms ; et des contingents de quelques centaines de pigeons à plusieurs milliers comme à Pattaya où cette année la course débute avec près de 11000 engagés.

Sans oublier le fait que au démarrage de ces courses, le « bouillon de culture » auquel les pigeons auront à faire face peut être une gageure, malgré les vaccinations pratiquées.

OLR, bouillons de culture où l’hygienne des installations est primodiale

Existe-t-il donc une génétique « OLR » ?

Qu’attendons-nous comme caractéristiques générales des pigeons qui doivent performer dans les « One loft races ». Selon que l’on soit sur une course d’automne ou de printemps, la rapidité de maturité des pigeons est un facteur important. Ces pigeons doivent pouvoir franchir des distances significatives en quelques mois d’existence, sachant qu’ils sont joués sur perchoirs sans séparation des sexes. Pas de veuvage, une mue pas trop rapide et la capacité à se motiver sur perchoir sont donc des qualités intrinsèques évidentes à rechercher ; ainsi qu’une forte immunité car bien que le suivi sanitaire par les managers des lofts soit souvent très poussé, il n’en demeure pas moins que le risque de croiser un virus ou une bactérie est très important surtout les premières semaines.

Quelles autres caractéristiques peuvent être nécessaires ? Cela peut dépendre du type de course effectuée : Concours à grande vitesse (plus de 1400 mpm), concours de « piétons » (dur à moins de 1000 mpm), effectif important ou faible, chaleur, humidité, fréquence des course et entraînements. L’adaptation à un management plus « spartiate » que dans nos colombiers peut également être un facteur important de réussite.

OLR Green Walk à Casablanca

Je dois à ce titre constater une évolution ces dernières années sur la conduite des One loft race, qui suit d’ailleurs la tendance générale de la colombophilie. Jusqu’au milieu des années 2010, on peut dire que les courses finales avaient plutôt un profil de marathons pour jeunes pigeons avec un faible % d’arrivées le jour de la finale (en général autour de 500 km) et de petites vitesses. Si aujourd’hui le taux de pertes peut encore être important jusqu’à la finale, force est de constater que les courses se déroulent de plus en plus vite. Il ne faut donc pas seulement « rentrer », il faut « rentrer vite », si possible en se détachant de la masse pour gagner.

Dès lors, existe-t-il une génétique « OLR » généraliste (qui fonctionne partout), spécifique à un type de « one loft race », ou des lignées adaptées à un type de ligne de vol et course peuvent-elles produire des vainqueurs OLR potentiel ?

RDV dans la seconde partie de cet article.

Vincent Béguier

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