Le temps passe, les choses changent, les mentalités évoluent en même temps que les contextes économiques, environnementaux et sociaux, nous contraignant à modifier nos habitudes et nos comportements. Pour certains, c’est excessif, pour d’autres insuffisant.
La colombophilie n’échappe pas à ces évolutions contextuelles, la météo est détraquée, les enlogements, soins et tenue d’une colonie coûtent plus cher…
Quel avenir a notre passion ? Car il s’agit bien d’une passion, d’une activité, dont la pratique s’oppose à la raison. Ailleurs dans le monde, la colombophilie est bien vivante, les effectifs en hausse et l’investissement autour du pigeon voyageur ne cesse de croître. C’est où ailleurs ? Pas si loin, en fait, à l’est de l’Europe par exemple mais également au Portugal, en Asie ou dans le golfe également. Mais voilà, le terme a été posé : investissement et bien au-delà de la part d’investissement physique, nous parlons bien ici de la dynamique financière qui l’accompagne…
En France, la discussion autour de l’argent a toujours été un tabou, encore plus en colombophilie, activité héritée des mineurs de fond du Nord-Pas-de-Calais et de leur voisins Belges, et pourtant déjà à l’époque, l’argent était central dans la pratique, certes, on jouait pour avoir les yeux riviés au ciel, plutôt qu’au fond de cette terre qui nous abimait, mais on jouait également pour les sous, souvent jusqu’à la paye de la semaine… On fait souvent le procès de l’argent dans la colombophilie moderne, mais nous avons tous lu qu’au début du siècle dernier, les grandes gloires qui quittaient notre passion en vendant leurs sujets de telles fortunes qu’ils auraient pu, paraît-il, acheter une maison pour chaque coulon vendu…
Admettons que nous ne maîtrisons pas la tournure des évènements, que la colombophilie française ne saurait être érigée en monument de ce qu’il faut faire, mais une parmi d’autres. Avons-nous le choix ?
Il y a au moins 2 colombophilies en France, celle du Nord-Pas-de-Calais et celle du reste de la France. Il se trouve que par chance j’ai accès aux deux. Sans aucune polémique je peux témoigner que les amateurs du Nord-Pas-de-Calais ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont. Ailleurs en France, tout est encore plus complexe éloigné, cher, et partout, les sourires s’affichent beaucoup plus.
J’écrivais ci-dessus il y a au moins deux colombophilie, car il existe une autre voie assez récente pour la France : le one loft race, aussi appelé derby ou course à Colombier unique.
Depuis une bonne vingtaine d’années, cette discipline se développe aux quatre coins de la planète et pas qu’à des endroits de désertification de la colombophilie traditionnelle. L’Allemagne par exemple organise depuis longtemps des OLR et ses amateurs sont aux avant poste des classements internationaux.
Cette nouvelle manière de pratiquer la colombophilie , « pousse comme des champignons », y compris dans l’Hexagone où nous avons vu récemment l’apparition de trois vrais lofts dépassants le cadre de ce que nous organisons, dans nos groupements : le One Loft des Plumes, France Masters et le Loft Pirates. Les volontés, les capacités, les montages financiers divergent, mais il est notable que parmi nous, l’intérêt évolue en la faveur de la discipline. Beaucoup de questions se posent, et pour moi en tête. Celle-ci : existe-t-il une génétique du One Loft Race ?
Cette discipline ravira sûrement plus les amateurs éleveurs que ceux qui aiment voir arriver de l’autre bout de la France leurs athlètes, mais si on aime le pigeons voyageur, on ne sera pas insensible au développement de cette nouvelle vitrine du sport colombophile !
Cet hiver et pour accompagner cette dynamique Pigeon Master vous proposera sous le feu des enchères, quelques sujets d’amateurs Français Belges et sud africain (liste non exhaustive), qui se sont spécialisés en lofts, issus de leur plus beaux succès.
*(One Loft Race)
Fréderic Lefèvre