Auteur d’une très bonne saison 2021, Bruno Firmin, surnommé le « Poulidor d’Hazebrouck », confirme son année sur les 7 concours internationaux 2022. Une saison 2023 qui s’annonce plus que prometteuse !
Bruno Firmin avec son futur espoir, le mâle « Polder Wim » n°030116 de 2019
A la base, Bruno n’était pas colombophile. Il l’est devenu par hasard ! « Mon oncle Jean-Pierre Vasseur, colombophile aguerrit, était Président de la société « AOC Auchel ». Il m’en a donné, on commence par 2-4-6-8 et c’est parti pour un pigeonnier ! A ce moment-là, je n’y accordais pas trop d’importance, alors j’ai installé un abri de jardin, puis un second pour les jeunes. J’ai donc pris une première licence en 1995 pour jouer la vitesse avec une trentaine de jeunes. Pour l’anecdote, je pensais au début qu’il fallait mettre la patte du pigeon dans le constateur… Heureusement que j’ai demandé quelques conseils à mon oncle ». « C’est en 2005 lorsque Guy Flandrin réalisa le premier international de Pau avec son « Ourasi » que je me suis décidé à jouer les internationaux. J’ai commencé avec mes pigeons de vitesse et me suis planté en beauté, car j’ai bien vu qu’ils ne tenaient pas la distance. J’ai donc décidé d’investir dans des pigeons de grand fond avec les « Roosens » de la station d’élevage Hétru de Baisieux, les « Polder » par Arnaud Lavarde de Calonne Ricouart, mais aussi par achat direct chez Jan à Middelharis, les « A.P. Overwater » de chez Roger Tantart, et les « Wim Muller » par Jean-Claude Merlevelde de Nœux-Les-Mines. J’ai tout joué et cultivé en consanguinité sur 3 à 4 générations, et commence seulement à faire de nouvelles introductions via les frères Thorel de Gonnehem, les Dominique Neuville de Wallon Cappel, et les David Leclercq au travers de son « gamin » ; un pigeon de 2015 qui est de la même origine que les miens. Il ne faut pas trop mélanger les races et je tiens à rester sur mes 4 courants sanguins principaux ».
Cette année, La colonie Firmin classe 2 pigeons potentiellement candidats aux as pigeons européens 2022, le 170532 et le 021050 de 2018, tous deux primés sur Bordeaux-Tarbes-Perpignan, et termine 37ème au classement national du LCIF sur plus de 700 amateurs français. Quant au 030116 de 2019, il réalise le doublé Barcelone-Perpignan sur 2 ans.
C’est dire la qualité de la colonie ! Au centre d’enlogement du « cercle des inters d’Hazebrouck », la colonie Firmin termine :
– 1 ère en 2021 et 2022 sur le classement « Méditerranéen » (Barcelone, Narbonne, Perpignan, Marseille) ;
– 2 ème en 2022 sur le championnat « Aquitaine » (Bordeaux, Agen, Tarbes) ;
– 5 ème au championnat général 2022 au 5 premiers inscrits (1er en 2021).
Voici quelques résultats 2022 au niveau national :
– Bordeaux du 27.06.2022, 9 pigeons enlogés, 204ème , 818ème, et 1177ème sur 5161 pigeons ;
– Beaumont De Lom Vieux du 01.07.2022, 13 enlogés, 72ème, 315ème, 526ème, 620ème sur 3382 pigeons ;
– Beaumont De Lom Yearlings du 01.07.2022, 10 enlogés, 245ème, 352ème sur 2837 pigeons ;
– Barcelone du 08.07.2022, 6 pigeons enlogés, 116ème, 273ème sur 4112 pigeons ;
– Tarbes du 15.07.2022, 5 pigeons enlogés, 31ème, 702ème , 756ème, 905ème sur 4053 pigeons ;
– Marseille du 24.07.2022, 4 pigeons enlogés, 14ème, 177ème sur 3191 pigeons ;
– Narbonne Vieux du 29.07.2022, 10 pigeons enlogés, 46ème , 790ème sur 3884 pigeons ;
– Perpignan du 06.08.2022, 11 pigeons enlogés, 41ème, 191ème, 323ème, 474ème, 921ème sur 3704 pigeons.
Bruno est un adepte de la théorie Hofmann. L’œil doit être expressif, clair pour le voyage, foncé pour la reproduction, avec un maximum de cercles de corrélation. « Les pigeonniers sont aménagés pour les internationaux avec 3 compartiments fait à l’identique pour faciliter les adductions, avec nourriture à la cuillère et au casier ; « Dépuratif »
pour le repos, « Gerry plus » pour le grand fond, et « Sport » en fin de préparation. Pour 2023, j’envisage de n’utiliser que 12 femelles … Elles feront les 3 compartiments, et auront donc chacune, 3 mâles différents. Le pigeonnier « A » réunit essentiellement les pigeons pour Barcelone-Perpignan, le pigeonnier « B » ceux pour Pau-St Vincent-Perpignan/
Marseille, et le pigeonnier « C » avec les 2 ans, Agen-Narbonne. J’adduis mes pigeons suivant mes courants sanguins. Mes « Overwater » vont plus destinés à la ligne Ouest, et mes « Polder » à la ligne Est.
J’ai installé des plaques chauffantes pour gérer l’humidité de chaque pigeonnier, très importante dans les prestations de mes pigeons. Il faut savoir qu’en 2021, je tournais à un taux de 65% en pleine saison ; De toute manière, en dessous, mes plaques s’arrêtent automatiquement ! Je nettoie mes pigeonniers une fois dans l’année, grâce au vide d’air, entre le pigeonnier et la dalle béton … Je n’ai pas forcément le temps avec mon entreprise, et gère la chaleur et le temps de repos avec mon téléphone, via une application, pour les velux, trappes, et volets électriques… Pas de tracas, tout est automatisé ! ». « Mes vieux voyageurs sont généralement accouplés en mars, pour une remise en ménage de 2 à 3 jours début mai. Aucun d’eux n’élèvent ; Juste une douzaine de jours de couvaison, puis les œufs sont passés aux yearlings pour constituer ma première équipe de jeunes. Une vingtaine seront placés dans le pigeonnier « D » et ne seront pas du tout joués… Une trentaine de jeunes de ma 2ème équipe viendra ensuite se greffer à la première. C’est plutôt celle-ci qui sera le plus jouée avec 3-4 entrainements et 1 à 2 concours, c’est tout ! Tous les jeunes sont placés au naturel pendant une année complète, et un tri intermédiaire vient se faire en septembre pour éviter de tout garder. Généralement, je tourne à 70-80% de prix à jeunes ; Ensuite les femelles, je n’ai absolument pas le temps de les jouer, donc je les sélectionne par rapport aux résultats des mâles-frères-sœurs qui ont fait des prix à la maison, et les origines. Mes week-ends sont généralement accordés le plus possible à mes vieux. Un de mes oncles me dirait que la prise en main est le miroir d’un fou… Ce qui compte, c’est le panier ! »
Le pedigree du futur espoir n°030116 de 2019, hauteur d’un doublé Barcelone- Perpignan sur 2021 & 2022
« Accouplés début mars jusqu’à la fin août, les 1 an de ma première équipe de jeunes, mâles comme femelles, sont écolés sur quelques concours de vitesse, et joués sur les fédéraux jusqu’à 500 km. Quant à la deuxième équipe, celle-ci est enlogée sur Agen. Le tout, au naturel ! A 2 ans, les femelles sont mises de côté, et place aux mâles… Ils réaliseront Agen & Narbonne, ou voire Barcelone & Perpignan, comme le « Thorel Ludovic » qui a fait les 2 à l’âge de 18 mois. Pour information, je n’élève jamais de tardifs. J’ai 16 casiers de producteurs et y élève 2 tournées ; Une troisième en mai selon les producteurs ».
Un des meilleurs souvenirs
« C’est s’en nul doute, le 43 ! Un mâle mosaïque qui est rentré d’un Limoges à la fenêtre ouverte, dans le noir, le soir même. Et le « Roosens », un pigeon adduit qui mangeait des cacahuètes dans ma bouche, et qui fût mon tout premier pigeon dans les compétitions internationales ».
Un concours favori ?
« Je dirais Barcelone, où je réussis toujours à faire 50% de prix, et quand on sait que le pigeon fait 1000 Km pour revenir à son colombier… Cette année, j’y laisse quand même mon meilleur pigeon de 2015. Quant au concours de « Marseille », c’est plutôt l’inverse. Il a été mon concours poisse durant plus de 10 ans, mais c’est bon, la bête a été
vaincue en 2021 où 1 seul pigeon du soir était connu. J’ai réussi à en faire 2/2 avec un 2ème et un 4ème à la mise en loge d’Hazebrouck. L’an passé, j’ai également réussi à faire 5/5 à Narbonne dans les 20 premiers, et un 6/10 à Perpignan 2021, et Dieu sait qu’il n’a pas été facile ! »
La colonie
« Mon plus vieux pigeon est de 2008. Chaque année, il m’élève 6 jeunes. En pleine saison, je tourne généralement avec 140 pigeons, une cinquantaine de jeunes, et 20 à 25 reproducteurs ; Mâles et femelles. Je cultive principalement 4 origines que je recroise en consanguinité éloigné sur 3 à 4 générations. Les « Roosens » via la station d’élevage Hetru, les « A.P. Overwater » par Roger Tantart de Harnes, les « Polder » par achat direct et par l’intermédiaire d’un amateur du coin, « Arnaud Lavarde », qui a fait prix avec cette origine sur Barcelone et Perpignan ; Et les « Wim muller » via Jean-Claude Merlevelde de Noeux-Les-Mines. A ces pigeons, j’essaye de recroiser mes quelques
introductions comme les « Neuville » de Wallon capelle, les frères « Thorel » de Gonnehem, et cette année, les « David Leclercq » avec l’origine du « Gamin » qui est de la même origine que mes A.P. Owerwater ».
Et du côté de l’alimentation et des soins …
« Mon schéma d’alimentation est en fonction du moment. Du mélange Mue avec de la semence mue pour la mue, de l’élevage quand ils ont des jeunes ou lorsque je me prépare à réaccoupler mes reproducteurs, et du dépuratif uniquement l’hiver de décembre à mars. De toute façon, ils n’ont pas besoin de plus, puisque l’hiver ils ne sortent plus
jusqu’à la fermeture de la chasse. Sinon en pleine saison, des mélanges commerciaux de marques Versele Laga, Mariman, avec du sport Magic, de l’energy plus, du spécial fond, que je vais chercher chez Bonduelle à Pooperingue. Je donne également de petites graines grasses contenue dans le diète, et quelques compléments alimentaires comme du grit, et de l’argile. Je vaccine contre la paratyphose en même temps que la paramyxovirose, 3 semaines avant de réaccoupler, et je ne fais aucun traitement durant l’hiver. Ils reçoivent juste un cachet, traitement individuel contre la trichomonase-coccidiose, avant une préparation spécifique à un concours ; Rien avant le Pau international. Sinon, je
traite également pour les voies respiratoires. Les vers n’ont pas été fait depuis 5 à 6 ans, et je ne donne pas d’huile d’ail, levure de bière, … Quand je donne quelque chose et que je vois que ça ne change rien, je ne donne plus ! Ce qu’il faut vraiment retenir, c’est la mue… On prépare les prix de l’année suivante. Un pigeon qui a une plume sèche ne donnera rien au concours l’année suivante. A mes jeunes, j’aime bien les habituer aux chènevis et aux cacahuètes ».
Des ambitions pour 2023 ?
« Ce qui me plairait, c’est de faire un premier prix national, et rester au même niveau. Pourquoi pas Barcelone … ! »
Quels conseils donnés aux jeunes colombophiles … ?
« Il faut vraiment savoir ce que l’on veut jouer et ne pas se diversifier. On ne peut pas tout jouer … Jeunes, vitesse, demi-fond, fond, grand fond ! Et on ne peut pas toujours acheter des pigeons, car on récupère également le microbisme du ou des pigeonniers. J’ai démarré avec 2 pigeons, puis 12 jeunes, 5-6 prix tous les week-ends, puis 40 ; Et d’un coup, j’ai attrapé la paratyphose parce que j’ai trop acheté à droite et à gauche… J’ai quand même réussi à sauver mes jeunes avec du bifidus actif. Je ne fais pas de cures à l’aveugle, je surveille mes jeunes contre l’adénovirose, surtout les fientes et le dégavage, et traite la flore intestinale avec du « Colimix » de Pantex. Depuis 1998, j’entends les colombophiles dirent que la colombophilie va diminuer, certes il y en a moins, mais il y a de plus en plus de pigeons dans les enlogements de concours. J’ai du mal à croire que cela diminuera. Tout le monde à des beaux et bons pigeons ; Ce qui fait la différence ce sont les soins et l’alimentation. Les conditions de transport, le temps qu’il fait, sont des facteurs influants. Retenez qu’il faut bien soigner vos pigeons, et qu’une première place se joue à peu de choses !! ».
Toutes nos félicitations à Bruno, et merci pour son accueil chaleureux …
Avis aux compétiteurs des internationaux, le défi est lancé !
S.P, CL