Retour sur Agen International avec Bernard Derollez, ce colombophile du groupement de Saint-Pol remporte la première place au national devant 6232 pigeons. Le roux macot finira second international (33781pigeons).
Une force tranquille
Ancien maréchal ferrant, c’est à Blingel que Bernard a installé ses colombiers. Du haut de la terrasse il peut contempler de magnifiques arrivées. A la retraite depuis 8 ans, il se consacre aux internationaux et on peut dire qu’il n’a pas manqué son rendez-vous de 2022. Pour lui, la colombophilie a évolué et il faut être de plus en plus précis et méticuleux pour se faire une place. Même s’il se dit plutôt cool, rien n’est laissé au hasard… Rigoureux avec la nourriture « pas une seule graine ne doit trainer, il faut que les pigeons aient encore bien faim en fin de préparation pour partir au panier dans des conditions optimales… Et il ne doit pas être en sur-forme au moment de l’enlogement »; Il est aussi intraitable sur la sélection, les places sont chères à Blingel.
Pas de macot !
Le vainqueur est un roux macot de 2018, le FR 294204. Après avoir volé 9 heures à une vitesse de 1351.42m/min il remporte la première place Française. En jeune et en 1 an le macot ne faisait pas vraiment d’étincelle « d’ailleurs d’habitude j’écarte les pigeons de couleur car je n’aime pas ça » affirme Bernard ; Mais le 204 était tellement parfait en main qu’il a eu sa chance. A partir de 2020 il ne loupera presque plus et se classera même 82e national à Agen pour son premier inter. En ce début de saison 2022, il était en forme avec des prix plus que satisfaisant aux concours préparatoires. « Maintenant, vu les résultats, je commence à aimer les roux macôt ». Beranrd reconnait que parfois il doit lui arriver d’écarter de bons pigeons sans le faire exprès mais affirme que les meilleurs sont bien là « Il en est la preuve vivante ». Le père du 204 est un reproducteur de base de la colonie, un meunier de 2014 qui était également un extra voyageur en vitesse et dans les concours fédéraux.
De l’espace et du cubage
Bernard joue uniquement les veufs, une soixantaine, les vieux sont répartis de façon organisée dans les différents compartiments. Chaque compartiment correspondant à 2 concours internationaux, de cette manière les veufs ne sont pas dérangés et le programme de soins et de préparation peut être plus précis. Les jeunes et les yearling (au célibat) sont dans le plus grand bâtiment « il a l’avantage d’avoir un énorme volume, je peux mettre plus d’une centaine de jeunes et j’en perd que très peu, d’où le grand nombre de célibataires… Pour moi, la surpopulation dans certains colombiers explique la perte des jeunes. La difficulté avec ce type de pigeonnier est de faire monter la forme, il faut réussir à amener suffisamment de lumière et de chaleur. Depuis que j’ai coupé des arbres par exemple j’ai vu un changement spectaculaire, j’ai aussi ajouté des tuiles transparentes ».
Bernard essaie toujours de faire le programme complet des inters même s’il n’apprécie pas particulièrement Barcelone par exemple. « Je n’ai pas mis de pigeonnier exprès pour Barcelone, j’y participe en y mettant quelques pigeons, l’an dernier j’ai 2 prix sur 3. »
« Tu devrais essayer de le vendre »
Bernard a été instructeur, notamment pour un certain Alexandre Margris « un jour j’étais chez lui et il y avait une bouteille sur la table: le résultat d’une expérience avec le docteur Duchatel… J’ai poussé Alexandre et son père à commercialiser ! C’est comme ça que je suis devenu le premier client MAPP. » Donc pour ce qui est de la grande question du schéma de soins et des produits complémentaires vous avez la réponse.
L’observation
L’observation est la clé du succès selon Bernard, savoir observer pour ne rien donner à l’aveugle, voila une belle devise.
Dans la volière du jardin on retrouve les femelles, les reproducteurs et une dernière tournée de jeunes. En cette période estivale des accouplements sont effectués de manière à garder le sang, on retrouve le père du 204 « Du coup j’ai fait des accouplements avec les frères et les sœurs, j’ai quelques consanguins que j’ai fait volé. Je ne les ai pas perdus en jeune donc c’est bon signe». La volière est exposée sud, avec des compartiments de deux mètres par trois bien aérés les pigeons sont en pleine forme. « Pourtant je nettoie très peu, ils sont sur caillebotis. Je suis contre les caillebotis dans les pigeonniers mais en volière c’est le mieux ! »
Bernard, une valeur sûre des internationaux
- 33e …International Narbonne 2021
- 6e, 8e, 39e …National saint-Vincent 2021
- 10e, 16e … International Agen 2021
- 1e As pigeon Européen Pau 2015-2019 avec le 299667.12
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Louis Gustin