Magnifique exploit que celui réalisé par Robert Ben le 15 juillet lors du concours international de Barcelone. Celui qui avait déjà remporté le mythique concours au niveau national, l’emporte cette fois ci au niveau international. Merveilleuse rencontre avec ce colombophile aussi passionné que passionnant.
Au café du canal, siège de la Vitesse de Coulogne, du groupement de Calais et du Calc Calais, tout le monde connait Robert Ben. Il a été président de la société la vitesse coulonnoise pendant 4 ans au milieu des années 80 et est colombophile depuis plus de 55 ans.
Il n’est pas encore arrivé que Robert est au cœur de toutes les discussions. Il l’a fait !! Il a remporté le concours international de Barcelone. Incroyable exploit, magnifique !! La gérante Blauwart Christelle que Robert Ben a baptisé « Zézette », il y a de cela 20 ans, nous accueille en ses lieux où tous les jours des colombophiles viennent parler des exploits des uns et des autres. Zézette, ancienne colombophile, est secrétaire de la vitesse de Coulogne à laquelle appartient, toujours, Robert Ben qui semble se faire attendre. « Zézette » a lié sa passion de la colombophilie et son métier en reprenant, il y a 15 ans avec son mari ce café. Juste à côté, ils possèdent aussi la graineterie du canal. Le groupement de Calais ce sont 2000 à 3000 pigeons enlogés par week-end. Il y a donc à faire pour Christelle.
Alors que nous ne l’attendions plus, Robert Ben arrive sur son vélo. C’est un habitué, il passe tous les jours au siège de sa société. C’est sans se faire prier que ce passionné répond à nos questions après avoir lancé quelques bonnes plaisanteries.
Robert Ben débute dans la colombophilie avec son père et ses frères, il a alors 16 ans. « J’en ai 72 aujourd’hui. Avec l’âge, l’attention et l’intérêt portés à mes pigeons s’envolent un peu. » avoue Robert. Des pigeons, il en a 200, jeunes et vieux. Il joue le veuvage et explique « n’avoir aucun secret sur sa réussite. Il faut une bonne sélection et que le pigeon soit en forme le jour J pour gagner. ». Robert Ben s’est lancé dans les concours internationaux, il y a 40 ans maintenant. Barcelone c’est son concours de prédilection. Il y a déjà brillé plusieurs fois en se classant honorablement avec le 361048/98. « Ce pigeon a brillé sur Barcelone et Perpignan. Il a été mondialement connu. D’ailleurs le pigeon qui gagne ce 11 juillet descend par sa mère de ce pigeon-là » explique Robert.
Robert remporte Barcelone au niveau national en 2008. Il réitère donc l’exploit ce 11 juillet en remportant cette fois-ci le concours au niveau national et international. La dernière fois qu’un français réalise cet exploit c’est 2012 avec le duo père fils Deu, originaire de Nieurlet près de Saint Omer. Le pigeon 197003/16 rentre au pigeonnier à 22h18, premier sur 16 595 pigeons. Il a parcouru 1043 kilomètres à une vitesse de 1118m/min, avec un vent de Sud qui n’a été handicapant pour personne d’après les colombophiles présents au café du canal. « Le pigeon qui a gagné est d’une bonne lignée. Il a de très bonnes origines pour parcourir de longues distances.
C’était mon premier inscrit et mon favori. On a toujours espoir de gagner mais on ne sait jamais si cela va se réaliser » raconte fièrement le colombophile. Robert avait engagé 14 pigeons sur Barcelone et a fait 6 prix. Il manque encore 6 pigeons à l’appel qui peuvent selon lui encore rentrer « Le but est de gagner et que les pigeons rentrent bien sûr. Les pigeons qui ont de l’expérience sont capables de trouver de la nourriture dans les champs et de rentrer ensuite s’ils ne sont pas attrapés par des rapaces avant » Pour le pigeon vainqueur, la carrière est terminée « il part à la reproduction, il ne faut pas prendre de risque » explique Robert.
Le spécialiste des concours de grand-fond explique que cette victoire ne lui apporte rien financièrement car il ne mise pas sur ses pigeons. « Mais c’est symbolique, une grande joie que de remporter le concours international de Barcelone, ça n’arrive qu’une fois dans la vie. C’est un concours mythique, l’équivalent du grand prix d’Amérique pour les chevaux. Les pigeons ont volé 15h avec parfois de la pluie. Ceux rentrés le lendemain étaient noyés. C’était un concours difficile quand même ». Robert Ben qui avoue relâcher la pression car il a été fortement sollicité ces derniers jours conclut « Les jeunes ne viennent plus à la colombophilie et nous devons témoigner afin d’en faire la promotion pour attirer les jeunes ». Robert entrainera ses jeunes ce week-end sur le concours de Bellancourt « On doit les entrainer progressivement afin de les amener aux longues distances. Il n’y a pas de distinction dans le plaisir entre une victoire en vitesse ou une en grand-fond »
SD (clp, pour La Voix du Nord et Pigeon-master)