Après avoir décrit dans le précédent article le concept relatif aux probiotiques, nous nous attacherons dans cette chronique à définir la notion de prébiotiques.
Les prébiotiques sont des substances alimentaires qui impactent directement la composition du microbiote et donc son activité afin de produire un effet positif sur la santé. Ce sont donc des compléments alimentaires qui nourrissent et stimulent la bonne flore intestinale.
Les effets des prébiotiques sont assez bien documentés chez l’homme. Parmi ceux-ci nous trouvons les fructo-oligosaccharides (FOS) et les manno-oligosaccharides (MOS). Les MOS proviennent de la paroi cellulaire de la levure de bière et les FOS sont souvent préparé par hydrolyse de l’inuline ou par voie enzymatique à partir du saccharose. Pour nos pigeons, il y a peu d’articles scientifiques documentant les effets d’une supplémentation en prébiotiques.
Pour Janssens et collaborateurs (2004) l’ajout de FOS ou de lactose n’a pas montré d’effet sur l’évolution d’une infection à salmonella chez les pigeons. Par contre l’ajout de manno-oligosaccharides semble présenter un avantage certain comme stratégie prébiotique bien que n’ayant eu aucune activité sur le nombre d’E. coli présents dans l’intestin (Abd El-Khalek et al., 2011).
Une autre étude a montré que la fonction immunitaire du pigeon pouvait être améliorée par une supplémentation de la ration en MOS (Bingjie Ge et al., 2020). Comme on le constate en cette matière, la situation n’est pas très tranchée pour les pigeons. L’observation du colombophile est donc très importante et les effets correspondant aux arguments publicitaires des produits doivent être observés, sinon il est inutile de poursuivre l’administration du produit testé. Parfois l’association d’un probiotique et d’un prébiotique s’appelle un symbiotique. Les probiotiques et certains prébiotiques bien choisis peuvent avoir des effets complémentaires et bénéfiques sur la santé de nos pigeons.
Dr Jean Pierre Duchatel