Chez le pigeon la femelle pond 2 œufs qui vont contenir la totalité des nutriments pour le développement de l’embryon, jusque l’éclosion. Une fois les œufs pondus, il n’existe plus aucune possibilité d’apport extérieur en nutriments.
Le contenu de l’œuf doit normalement suffire pour avoir des jeunes vigoureux lors de l’éclosion. D’autres facteurs environnementaux liés au déroulement de l’incubation peuvent également avoir une influence assez importante, mais nous ne les discuterons pas dans cet article. Nous considérons que les pigeons qui vont être accouplés sont en parfaite santé et nous nous intéressons donc dans cet article à l’alimentation des parents et à quelques éléments de réflexion pour la réussite de l’élevage. L’alimentation pendant la période qui précède l’accouplement a pour but d’améliorer la fertilité et l’éclosabilité. Quels sont les facteurs nutritifs qui peuvent influencer la réussite de l’élevage ?
En premier lieu, il y a l’apport énergétique. L’embryon utilise les triglycérides présents dans le jaune de l’œuf comme source principale d’énergie. Les triglycérides sont l’une des formes des lipides présents dans l’organisme. Les lipides dans la ration sont primordiaux pour obtenir la présence de cette source d’énergie dans le vitellus. Parmi ces lipides les acides linoléique et linolénique sont essentiels et doivent être absolument apportés par la ration. Une carence sera responsable de mortalité embryonnaire. L’acide linolénique est un acide gras essentiel de la famille des oméga-3 qui se trouve en grande quantité dans l’huile de lin (55 %) et dans l’huile de colza (9%). Ces huiles apportent également une quantité non négligeable d’acide linoléique, acide gras essentiel de la famille des oméga-6 : 15 % pour huile de lin et 19% pour l’huile de colza. Bien entendu ces acides gras se retrouvent dans les graines de lin et de colza. Les graines de chanvre contiennent également un bon équilibre entre oméga-3 et oméga-6. Nous veillerons à ce qu’elles soient présentes dans le mélange servi à nos reproducteurs. Si ce n’est pas le cas nous pouvons ajouter au mélange de graines une cuillère à soupe d’un mélange d’huile de lin et de colza par kg de grains. Les essais montrent qu’une carence non seulement provoque de la mortalité embryonnaire mais également influence le développement du pigeonneau après l’éclosion et notamment au niveau du cerveau qui est déficient en certains acides gras. (A suivre)
Dr Jean Pierre Duchatel