Jean Pierre Joly est président de la société guinoise de colombophilie, « l’hirondelle », depuis 25 ans. Ce passionné est aussi instructeur pour les jeunes, à qui il transmet l’amour des pigeons et de la compétition.
En 1966, Jean Pierre Joly a 14 ans et son père lui prend une licence de colombophile. Le papa est colombophile mais Jean Pierre aura le virus grâce à deux copains qui viendront d’ailleurs lui bâtir son tout premier colombier. Très vite il intègre le comité de l’hirondelle, société guinoise créée en 1927. Guînes a compté jusqu’à trois sociétés en même temps : l’Imbattable, la vitesse aérienne et l’Hirondelle qui est la seule à subsister aujourd’hui.
Elle regroupe des colombophiles de différentes communes : Licques, Andres, Herbinghen, Pihen, Saint Tricat, Frethun, Hames Boucres, Hardinghen, Rodelinghen et Guînes. « Nous sommes 55 licenciés et 44 compétiteurs. La plupart des colombophiles sont guinois. Pour les autres communes nous n’avons que 1 licencié ou 2. Jean Pierre Joly qui affiche 54 ans de colombophilie au compteur possède une colonie de 120 pigeons dont 76 vieux.
Il se souvient du temps où les colombophiles dépendaient du ministère de la guerre et où il fallait avoir une autorisation de la gendarmerie pour bâtir un colombier. « Aujourd’hui il existe un colombier militaire à Paris. J’ai voulu faire mon service militaire dans le colombier mais je n’ai pas été pris ». Aujourd’hui la société compte 55 membres contre 110 auparavant et Jean Pierre ne procède plus qu’à une à deux ouvertures de colombier par an. « C’est difficile car parfois dans les nouvelles cités, on n’a pas le droit de construire de colombier. »
Ce qui caractérise Jean Pierre c’est sa volonté de transmettre au plus jeune le virus de la colombophilie. Il est instructeur et prépare les jeunes colombophiles au concours des jeunes colombophiles au niveau régional et national. Il forme 1 à 2 jeunes par an. « On leur apprend tout sur le pigeon comment le soigner, l’entretenir, le nourrir mais aussi son anatomie. On leur apprend le fonctionnement des sociétés les règlements des concours et de la fédération de colombophilie. » explique Jean Pierre. Ces jeunes ont entre 15 et 25 ans et ne sont pas tous destinés à devenir colombophiles. Ce concours n’est pas obligatoire pour être colombophile et les jeunes qui le passent ne sont pas obligé de devenir colombophiles mais Jean Pierre espère les amener à sa passion.
Le concours Jean Pierre l’a passé en 1966, à Roubaix, sans instructeur et a échoué c’est pourquoi il est devenu instructeur. En plus d’être instructeur, Jean Pierre tente par l’histoire d’intéresser les jeunes à le colombophilie. A plusieurs reprises il a travaillé avec la commune de Guînes et les écoles « j’ai fait une exposition et des interventions dans les classes pour expliquer le rôle du pigeon durant la première et le deuxième guerre mondiale » . Et Jean Pierre la connait bien cette histoire de pigeons masqués pour échapper au gaz et de ce pigeon Vaillant qui sera décoré car il parviendra à passer un message avant de mourir gazé. Dernier pigeon du commandant Reynal il apportera le message de ce soldat encerclé au fort de Vaux.
Jean Pierre est président de l’hirondelle depuis 25 ans. Il habite d’ailleurs à quelques pas de la salle que la commune met à disposition des colombophiles et où se passent les enlogements. A peine rentrés, nous sommes dans l’ambiance : des paniers remplissent les lieux, au sol de la paille et sur les murs les photos des titrés. « Ici c’est une carte avec les distances parcourues, je m’en sers aussi pour les jeunes que je forme ». Il l’avoue lui-même Jean Pierre pourrait parler de sa passion pendant des heures et on prend plaisir à l’écouter. En espérant qu’il parvienne à motiver les jeunes à entrer dans le monde fascinant de la colombophilie.
SD (clp)