On ne vous apprendra rien, en vous disant que la colombophilie est un monde de passionnés. Petite ou grosse colonies, les colombophiles sont attachés à leurs pigeons. Fierté pour le crack, envie de taper la tête, ils ont chacun des tas de choses à raconter. Portrait d’un de ces passionnés : Elie Coze, du Mont de Fiennes, dans le boulonnais.
Pour arriver chez Elie Coze, il faut commencer par grimper un peu, en haut du Mont de Fiennes, reconnaissable par son radar et ses éoliennes. Elie Coze a 85 ans et malgré les difficultés liées à l’âge, continue à bichonner ses pigeons. Né à Alembon en 1935, Elie commence à travailler à 14 ans dans les champs. Il arrive à Fiennes en 1964. Son oncle de Denain lui a passé le virus et apporté deux trois couples de pigeons voyageurs.
En 1978, Elie prend sa licence. « Je n’ai pas pris de licence avant car quand on est marié, il faut faire attention à l’argent. » explique Elie qui possède une colonie d’une soixantaine de pigeons. « Cette année j’ai investi pour mon plaisir dans ce nouveau colombier, un abri de jardin que j’ai transformé avec mes beaux fils » ajoute Elie.
Seul depuis 11 ans, et le décès de sa femme, Elie s’occupe de ses pigeons tous les jours. » Hier j’ai un jeune qui est rentré après trois semaines »
Licencié à la société de Rinxent, Elie a pris pendant des années une deuxième licence à Calais. Le 23 juin 2018, son 319610/15 remporte le concours de Brives sur Calais, sur 2824 pigeons. « Ce beau pigeon, je l’ai perdu dix jours après » explique Elie. Son plus beau succès c’est le concours de Montoire sur Loire où son 457843/09 arrive premier avec 1h15 d’avance sur les autres pigeons de la société. « C’était le 10 mai 2015 » ajoute le colombophile ému de cette performance.
Il est passé au constateur électronique il y a 12 ans quand sa femme était malade et il devait s’occuper d’elle. Il se souvient de ce pigeon avec qui il avait une relation particulière, il l’appelait et le pigeon venait se poser sur son épaule quand il était dans son fauteuil. Moment immortalisé par une photo dans le salon.
Elie s’occupe de ses pigeons et de son jardin où les fraises atteignent les 90 g et les pommes les 700 g. Aujourd’hui Elie déplore que les concours soient parfois écrasés par des colombophiles qui engagent 200 à 300 pigeons. « Moi c’est mon plaisir. Je fais quelques prix et cela m’occupe. » .
Sylvie Demilly (CLP)